lundi 28 janvier 2013

SIXIEME REFORME DE L'ETAT? NOUS Y REVOILA

Paul Piret
Mis en ligne le 28/01/2013

Les travaux préparatoires à la 6e réforme doivent trouver un nouveau rythme.

Octobre 2011. C’était le 11, à 11h, à la Chambre. Pâle, éreinté, grave, le formateur Elio Di Rupo présente un accord "mémorable", un travail "gigantesque". Pâles, éreintés, graves, ceux qui l’entourent, les présidents des huit partis complices, opinent du bonnet. On est comme pétrifiés, le souffle collectif coupé. Pensez, après alors 485 jours de crise pourrie, indicible, impossible, voilà qu’on s’en sortirait en amorçant la sixième réforme de l’Etat ! Jusqu’au Palais, on communique que le Roi se réjouit "vivement" de l’accord "très important" conclu la veille.

Mouais. Quinze mois plus tard, on se dit que les accordailles sur papier n’étaient décidément pas tout. A côté de leur concrétisation, elles sont même un détail de (et dans) l’histoire

Tabou touché

Reprenons, voulez-vous, alors que le rythme politique remonte en puissance dans les préparatifs légistiques des volets encore baissés de la réforme.

Pour rappel, il est question ici de renouveau politique, de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, de nouveaux transferts de compétences de l’Etat fédéral aux entités fédérées, du financement de celles-ci.

Réforme classique ? On l’a beaucoup dit: il n’y a pas de direction nouvelle, mais suivisme des cinq réformes antérieures. C’est vrai, la logique de base reste la même. Puisque notamment, non sans mal sur Bruxelles, on s’est bien gardé de trancher entre modèle régional ou communautaire. Avec le recul toutefois, le diagnostic pourrait évoluer vers une réforme hors normes. Pas tellement dans les affres de son accouchement (sa lenteur, ses crispations nationalistes), mais dans son contenu. Car pour la première fois, des accords belgo-belges vont transférer des compétences qui relèvent précisément, directement, incontestablement de la sécurité sociale jusqu’ici arrimée, comme consubstantielle, à la galère fédérale : allocations familiales, partie des soins de santé, contrôle de la disponibilité des chômeurs. Soit, dit-on, quelque 15 % des dépenses actuelles de la sécurité sociale nationale. Qui plus est, selon un scénario éprouvé, ces premières brèches ouvrent la voie à d’autres défédéralisations plus larges dans la "Sécu", au moins en santé et emploi, au nom de l’homogénéisation des compétences.

On ne le ressent guère encore. Les quatre grands partis francophones, liés à l’accord, sont d’ailleurs restés fort laconiques là-dessus, eux qui avaient fait leur dernier tabou institutionnel intangible de toute défédéralisation dans la sécurité sociale Et puis, beaucoup d’inconnues persistent. N’empêche, il y a là de considérables enjeux de cohérence, financiers, politiques, sociaux. Autrement plus concrets et importants dans la vie quotidienne que telle scission de BHV votée dans l’indifférence quasi générale.

BHV, c’est quoi, déjà ?

Bref, voici où l’on en est dans le suivi des accords de l’automne 2011.

Un. Le premier paquet de 17 propositions de lois, lois spéciales, révisions de la Constitution a été voté par Chambre et Sénat en juillet 2012. On y trouve la scission électorale et la "réforme" judiciaire de BHV, ainsi que ce qu’on a appelé les "compensations pour Bruxelles" qui lui sont liées : financement additionnel et récurrent, piste de communauté métropolitaine, nomination des bourgmestres dans les communes à facilités de la périphérie

Deux. Un autre paquet de propositions de normes, 36, est en train de se ficeler. Le Conseil d’Etat s’en est avisé, des amendements sont rédigés pour lui répondre. Adoption espérée au plus vite. On y trouve la réforme du Sénat. A transformer, depuis le temps qu’on en parle, en assemblée d’élus fédérés aux pouvoirs limités. Y sont joints : le calendrier électoral (pour jumeler sans trop le dire les scrutins régionaux, fédéral, européen), l’élargissement de l’autonomie constitutive (avec octroi à la Région bruxelloise et la Communauté germanophone), certaines incompatibilités.

Un étonnement qui peut étonner

Là-dessus, on semblait avoir stoppé le marathon. Hormis le travail dans l’ombre des techniciens, naturellement. Les politiques, eux, ont eu d’autres chats à fouetter, budgétaires notamment. Les fédéraux ont eu le temps de reprocher leur attentisme aux fédérés ; et ceux-ci, leur manque d’infos aux premiers. Les élections communales n’étaient pas propices. Mais aujourd’hui, plus le choix, alors que se profile déjà comme un spectre un autre scrutin, la grande explication de 2014. La classe s’ébroue. Parfois aussi s’étonne, de la complexité de la tâche - d’un étonnement qui peut à son tour étonner
 
De quoi sera fait ce dernier volet ?

D’une part, de gros sous. C’est la nouvelle réforme de la loi de financement des entités fédérées. Avec notamment un relèvement de l’autonomie fiscale des Régions, à hauteur de dix milliards (via, pour faire bref, un système de centimes additionnels) ; et une extinction progressive dans dix ans, pendant dix ans, des mécanismes actuels de solidarité entre entités (celle qui dope les discours sur le "redressement" de Bruxelles et de la Wallonie). On nous dit que les experts y travaillent 24h sur 24 ; espérons qu’ils ne s’y noieront point.

D’autre part, de nouvelles compétences passent du fédéral aux fédérés. Ici, désormais, on rentre plus dans le vif du sujet ; la série qui s’ouvre dans ces colonnes vise à l’éclairer davantage.

dimanche 27 janvier 2013

WOUTER BEKE : "PAS DE NOUVELLE REFORME DE L'ETAT EN 2014"


Le président du CD&V, Wouter Beke, a repris samedi à son compte le slogan du premier chef du gouvernement flamand, feu Gaston Geens, en affirmant: "ce que nous faisons nous-mêmes doit être encore mieux, ce que nous faisons ensemble doit être fait autrement", lors de la réception de Nouvel An de son parti, placée sous le signe de la scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, réalisée dans le cadre de la sixième réforme de l'Etat.

 

Ce n'est pas avec un poing, mais avec une main ouverte que nous avons à nouveau repris le contrôle de la situation, a en substance ajouté le président des sociaux-chértiens flamands, à Haasrode, dans la banlieue de Louvain, alors que le Brabant flamand est devenu un arrondissement électoral à part entière.

M. Beke a souligné qu'avec des mesures à hauteur de 18 milliards d'euros, le budget avait retrouvé la trajectoire souhaitée par l'Union européenne, alors que le nombre de voix accordées à des listes francophones lors des élections communales du 14 octobre dernier dans la périphérie bruxelloise avait reculé de 10% par rapport au précédent scrutin, en 2006. L'afflux de demandeurs d'asile a cessé et en dépit des difficultés financières, 10.000 places supplémentaires ont été créées en Flandre pour l'accueil des jeunes enfants, a-t-il ajouté.

"2014 ne sera pas l'année durant laquelle nous allons demander un nouveau tour dans la réforme de l'Etat, mais l'année au cours de laquelle nous allons utiliser les nouveaux moyens et les nouvelles compétences pour une politique encore meilleure en Flandre", a poursuivi M. Beke.

Le CD&V souhaite, avec le transfert aux entités fédérées des allocations familiales, renforcer les familles. Avec les nouvelles compétences socio-économiques, M. Beke espère donner de meilleures opportunités aux entrepreneurs et davantage de chances aux personnes qui ont perdu ou risquent de perdre leur emploi.
 

vendredi 25 janvier 2013

UN PAYS SANS CAPITALE

En ce moment, les déclarations pleuvent sur la relation entre Bruxelles et la Wallonie au sein du monde politique francophone. C'est Paul Magnette qui a, le premier, tenu un plaidoyer étonnant pour "un Etat Wallonie-Bruxelles". Il a été suivi par Olivier Maingain qui a lancé un appel pour une "nation Wallonie-Bruxelles". Le weekend dernier, ce fut enfin au tour de Laurette Onkelinx de plaider, quant à elle, pour un lien privilégié entre Bruxelles et la Wallonie.

Bruxelles et les Bruxellois ont tout intérêt à ce que les différentes communautés et régions de notre pays collaborent de manière intensive. Un tandem Wallonie-Bruxelles exclusif est en contradiction flagrante avec la structure étatique actuelle. En rattachant Bruxelles à la Wallonie, le PS et le FDF enterrent les équilibres institutionnels existants et se font involontairement les avocats du séparatisme qu’ils redoutent pourtant tellement.

De plus, ils ne servent pas la cause des Bruxellois. Sans la Flandre, Bruxelles disposera de moins de moyens financiers et ratera ainsi des opportunités. La Communauté flamande investit chaque année 700 millions à Bruxelles. C’est près de 20% du budget total de la Région de Bruxelles-Capitale et plus que toute l’opération de refinancement dans le cadre de la sixième réforme de l’Etat. Outre des investissements matériels, la Communauté flamande procède également à des investissements immatériels à Bruxelles. Personne ne met en doute le fait que la Communauté flamande enrichit Bruxelles sur le plan de la culture, de l’enseignement, des soins, etc. La qualité de nos institutions néerlandophones à Bruxelles est incontestable et est également très appréciée des francophones.

Pour la même raison, la transformation de Bruxelles en une vraie région-communauté provoquera un appauvrissement énorme. Bruxelles n’a ni les moyens, ni l’envergure suffisante pour se charger seule de compétences communautaires telles que l’enseignement comme le plaident certaines personnalités de Groen. Si l’enseignement était transféré aux régions, il connaîtrait, dans une région bruxelloise extrêmement appauvrie, une diminution de l’offre, une baisse de la qualité et une francisation extrême en un rien de temps. Aujourd’hui, la réalité sur le terrain laisse peu de doute sur ce dernier aspect. Là où les compétences communautaires (enseignement, soins des seniors, crèches, soins de santé, etc.) sont déjà aujourd’hui exercées par des institutions régionales à Bruxelles (commune, CPAS, Interhospitalière Régionale des Infrastructures de Soins, Commission Communautaire Commune, etc.), il existe un « déficit » permanent vis-à-vis des habitants néerlandophones des 19 communes bruxelloises.

La Flandre a tout intérêt à ce que Bruxelles soit bien gérée et sûre. Lorsque Bruxelles éprouve des difficultés, les conséquences s’en font immédiatement ressentir dans la périphérie flamande et au-delà. En tant que membres du CD&V, nous sommes en faveur d’une Région de Bruxelles-Capitale efficace, qui puisse exercer pleinement ses compétences régionales. Cela signifie que, pour le CD&V, la première priorité à Bruxelles doit être de mettre en œuvre la sixième réforme de l’Etat au lieu de se préoccuper déjà aujourd’hui d’une septième réforme de l’Etat.

Mais Bruxelles, en tant que capitale, est également le lieu où les néerlandophones et les francophones cohabitent dans ce pays et se rencontrent sur un pied d’égalité. Elle représente la clé de voûte du modèle institutionnel belge des trois régions et des deux grandes communautés, avec d’un côté la Communauté française, qui aime se faire appeler « fédération Wallonie-Bruxelles », et de l’autre la Communauté flamande Vlaanderen-Brussel.

En tant que membres du CD&V, nous continuons à miser sur le maintien de la vision communautaire pour les compétences communautaires et la préservation des droits et de la protection des néerlandophones à Bruxelles. Nous ne pouvons cependant garantir ces droits que si les néerlandophones à Bruxelles continuent de faire partie et de bénéficier du soutien de la Communauté flamande plus large.

La Communauté flamande inclut Bruxelles. Pour le CD&V, cela va tellement de soi que nous le soulignons trop peu. Car, tout comme Bruxelles ne peut survivre sans la Flandre, la Flandre a besoin de Bruxelles. Bruxelles est à la fois la capitale de la Flandre, de la Belgique et de l’Europe. Bruxelles crée aussi 25% des emplois dans notre pays et 30% du PIB. En outre, un emploi sur trois à Bruxelles est occupé par un flamand. Avec ses nombreux sièges d’entreprises et la présence importante de la communauté internationale, Bruxelles joue également un rôle promotionnel et économique majeur pour la Flandre. Bruxelles, qui est entre-temps devenue la capitale mondiale non officielle des langues étrangères, offre à la Flandre une fenêtre unique sur le monde.

Le CD&V est en faveur d’une région-capitale qui soit ouverte aux deux communautés, sur le même pied d’égalité, et qui développe une collaboration solide avec les deux autres régions. Mais il s’oppose à une région-communauté bruxelloise qui se replie sur elle-même et à une région qui développe un lien privilégié avec la Wallonie. Plus le lien Wallonie-Bruxelles se renforcera, plus Bruxelles perdra son rôle de capitale. Et que reste-t-il d’un pays sans capitale ?

Brigitte Grouwels, Walter Vandenbossche, Brigitte De Pauw, Bianca Debaets

dimanche 20 janvier 2013

LES WALLO-BRUXELLOIS FONT LE JEU DE BART !



La N-VA n'entend pas abandonner Bruxelles aux francophones, a expliqué ce dimanche le président de la N-VA, Bart De Wever, au cours de l'émission "De Zevende Dag" sur la VRT.


Le président des nationalistes flamands a réagi à l'entretien qu'a accordé la nouvelle présidente de la Fédération bruxelloise du PS, Laurette Onkelinx dans "Le Soir". Elle y disait sa volonté de "renforcer l'ancrage francophone de Bruxelles" et ajoutait un peu plus tard que Bruxelles avait une "relation naturelle avec la Wallonie" et que Bruxelles était "très largement francophone".

La N-VA a prévu de tenir à la fin de l'année un congrès dont l'un des volets sera consacré à Bruxelles. Les nationalistes définiront alors leur position sur la Région-capitale.

"Mais pour la N-VA, il n'est pas question d'abandonner Bruxelles entre les mains francophones. Bruxelles sera toujours une ville où les différentes communautés devront jouer leur rôle", a déclaré M. De Wever.


"Piège francophone"


Ce dernier a également mis en garde les autres partis flamands de ne pas tomber dans le "piège francophone". A l'entendre, certains d'entre eux ont déjà reculé. Le président des nationalistes a épinglé les récentes déclarations du ministre-président flamand, Kris Peeters, qui a pris ses distances avec la revendication d'une 7e réforme del'Etat.

De son côté, dimanche, Mme Onkelinx a quant à elle à nouveau insisté sur l'avenir de Bruxelles qui, à ses yeux, sera l'enjeu des élections de 2014. "La question bruxelloise sera la question centrale et l'unité du pays passera par ce combat autour de Bruxelles", a-t-elle souligné sur le plateau de l'"Indiscret" (RTBF).

MARCOURT : "JE SUIS TRES HEUREUX, LE COURANT REGIONALISTE A GAGNE"



Beatrice Delvaux
Samedi 19 Janvier 2013


Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l’Economie et de l’Enseignement supérieur, est satisfait de voir le courant régionaliste prendre l’ascendant parmi les francophones. La vidéo du Grand Oral la Première/Le Soir

Jean-Claude Marcourt était l’invité du Grand Oral La Première/Le Soir. Voici le résumé de ses déclarations.

Régionalisme : « Avec Jean-Pascal Labille et Laurette Onkelinx, bruxelloise, le poids d’une Belgique à trois se renforce au fédéral »

Le ministre wallon de l’Economie et de l’Enseignement supérieur s’insurge en faux contre l’idée que la nomination de Jean Pascal Labille, son ami, régionaliste comme lui, au gouvernement fédéral soit une manière de remettre un peu de loyauté fédérale dans ce clan liégeois. « Je partage avec Jean-Pascal son souci de l’urgence qu’il y a à accélérer le redressement wallon. Mais je vous rappelle qu’il y a une sixième réforme de l’Etat à réaliser et que d’avoir, au fédéral quelqu’un avec de telles convictions chevillées au corps, une telle capacité de travail et de conviction, est un réel plus. De plus la présence de Jean-Pascal et de Laurette Onkelinx, désormais chargée du destin socialiste bruxellois, renforcent lourdement le poids d’une Belgique à trois régions. »

Le ministre dit son très grand bonheur de voir, un an et demi après ses déclarations jugées alors incendiaires en faveur d’un plan W (plan Wallon), que ce soit cette thèse qui finalement ait gagné la plupart des esprits même non socialistes, parmi les francophones, wallons et bruxellois. « Tous les jours, nous gagnons des gens qui croient à l’avenir, via les régions, dans le contexte d’une Belgique qui a une valeur ajoutée ». Confédéraliste, Marcourt ? « Non, régionaliste. Je suis en faveur d’une Belgique à trois régions (quatre entités avec la germanophone, trois régions), avec une fédération wallonie Bruxelles pour les liens entre Bruxelles et la Wallonie, qui nous inscrit dans un projet commun. »

Le parti socialiste : « Il était temps que Magnette arrive »

Jean Claude Marcourt prononce une ode au Parti, au dessus et plus fort que tout, à servir avant tout. « Le parti transcende tout » Il salue le geste humble posé par Thierry Giet et n’a pas de mots assez louangeurs pour Paul Magnette. Football panique au PS ? Pas gêné que ce président, comme Thierry Giet, ne soit pas élu ? Pas gêné que le président Magnette soit ff ? Sera-t-il un vrai président ? « Oui », nous dit Marcourt qui remarque que le parti socialiste, « c’est aussi Onkelinx et lui, notamment ». Il souligne la capacité de travail de Magnette, le fait qu’il est super bien entouré et qu’il va réussir, comme président de parti et bourgmestre de Charleroi, à rendre du lustre à Charleroi où la situation dit-il est à l’arrêt depuis six ans. « La faute à Jean Jacques Viseur ».

Les socialistes à Bruxelles : « Je remercie ceux qui ont créé le trouble »

« Je remercie ceux qui ont créé le trouble (à Bruxelles). En faisant cela, ils ont sucité la vocation bruxelloise de Laurette Onkelinx. Et elle a pris la décision que nous attentions tous : de prendre ses responsabilités sur Bruxelles. En le faisant, Laurette Onkelinx éteint en une fois les ferments de division, elle est la patronne. »

Sur la Wallonie. « Demotte jusque 2014 »

« Rudy Demotte est ministre président jusque 2014, cela me paraissait évident mais cela a quand même réussi à faire un gros titre dans les journaux. La stabilité est importante ». Et le ministre Marcourt, de se dire très satisfait de son poste actuel et de ses responsabilités actuelles, sans aucune déception de ne pas faire partie du grand chambardement au PS.

lundi 14 janvier 2013

LA COMMISSION WALLONIE-BXSL SE PENCHE SUR LA SCISSION DES ALLOCATIONS FAMILIALES

  
Belga
Mis en ligne le 14/01/2013 (La Libre) 
       
La commission se réunit chaque lundi en alternance entre Bruxelles et Namur.
La commission Wallonie-Bruxelles a entamé lundi à Namur sa deuxième séance de travail sur les transferts de compétences dans le cadre de la sixième réforme de l'Etat, abordant le chapitre sensible des allocations familiales. "Paysage des allocations familiales à l'aube de la scission", tel était l'intitulé d'un des exposés que s'apprêtaient à donner les responsables de l'ONAFTS (Office national des allocations familiales pour travailleurs salariés) et ceux du Service public fédéral (SPF) Sécurité sociale, devant quinze députés wallons et bruxellois PS, MR, cdH et Ecolo ainsi que leur président, le chef des gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte.Les responsables de l'ONAFTS et du SPF exposaient aux membres de la commission la manière dont les compétences sont actuellement exercées, le but étant d'examiner comment les transférer dans les meilleures conditions en maintenant la même qualité de service, a résumé M. Demotte.La situation à Bruxelles est la plus complexe dans le cadre du transfert des allocations familiales. L'accord institutionnel prévoit de les confier à la Commission communautaire commune (Cocom), évitant ainsi dans la Région-capitale des règles différentes entre Bruxellois francophones et flamands.En Région wallonne, cette matière communautarisée serait exercée "en cascade" par la Région, à la manière des accords de la Saint-Quentin (1992), qui avaient organisé le transfert de plusieurs compétences (infrastructures culturelles et sportives, tourisme, une partie de la politique de santé, etc) de la Communauté française vers la Région wallonne et la Commission communautaire française (Cocof).La commission se réunit chaque lundi en alternance entre Bruxelles et Namur, dans le but de remettre fin février-début mars un rapport aux présidents des quatre partis francophones de la majorité "institutionnelle", appelés à effectuer les arbitrages.

samedi 12 janvier 2013

Didier Reynders: «Bruxelles doit travailler avec la Wallonie ET la Flandre»

 

Veronique Lamquin (Le Soir)
 
Didier Reynders vient d’être élu président de la Régionale bruxelloise du MR, avec 94,4 %.
Ce n’est pas une surprise…
« Non, mais ce qui est intéressant, c’est le taux de participation : 590 votants, c’est plus du double de la dernière élection. C’est intéressant : à Bruxelles, il n’est pas toujours facile de mobiliser. Mais, ici, il y a clairement un soutien. »
Vos premières décisions, en tant que président ?
« Il y a d’abord tout le travail interne. Beaucoup de membres se plaignent d’un manque de réunions, de contacts. Je vais changer cela. Je compte réunir régulièrement le Bureau, constitué des parlementaires bruxellois et des bourgmestres de Bruxelles (en ce compris la future bourgmestre d’Ixelles, Dominique Dufourny) et de la périphérie. Je vais les réunir une première fois mardi. Et puis, dès le mois de février, je vais organiser une réunion publique mensuelle. »
Publique ?
« Oui, ouverte aux membres mais aussi aux non-membres. On y abordera les grandes thématiques bruxelloises : la mobilité, la sécurité, le logement… On l’a déjà fait à deux reprises et beaucoup de gens sont venus. Je compte aussi interroger les membres par Internet sur tous ces thèmes, leur soumettre des propositions. »
Vous allez être un président très présent ?
« Oui. Mon ambition que le MR soit la première formation politique à Bruxelles en 2014. Et de faire en sorte que Bruxelles soit un élément clé du débat fédéral. Il faut absolument que Bruxelles développe des liens avec les deux autres Régions. Bien évidemment, nous devons poursuivre une logique francophone en matière de culture, d’enseignement… Mais Bruxelles ne doit pas se couper de la Flandre. »
Kris Peeters, dans l’entretien qu’il nous a accordé, se résout à la Belgique à trois.
« Avec le CD&V, je suis comme saint Thomas. Mais j’ai quand même lu avec attention les propos de Kris Peeters, qui est un ténor de son parti. S’il est prêt à accepter l’idée d’une Belgique à trois, si la Flandre commence à l’accepter, c’est une nouvelle orientation, très importante. »
Elle correspond à votre vision institutionnelle de la Belgique ?
« Oui. Même si c’est sans doute plutôt une Belgique à quatre, avec les germanophones, bien que leur entité soit de plus petite taille. Mais donc, dans cette Belgique à trois, les Bruxellois doivent exister, faire le lien avec les deux autres Régions. »
« Cela n’enlève rien aux coopérations entre Wallons et Bruxellois. Mais on ne doit pas s’arrêter à cela. Bruxelles doit aussi avoir des liens avec la Flandre, tant en matière économique que culturelle. Si les francophones sont pour le fédéralisme, ils doivent accepter l’idée que les trois Régions aient des liens réciproques. »
Vous allez vous y atteler ?
« Sans attendre. Pour l’instant, tout cela fait cruellement défaut à Bruxelles. On n’entend rien, ni de la part du gouvernement bruxellois, que tout le monde veut d’ailleurs quitter, ni des formations politiques bruxelloises. »
Vous allez changer ça, donc…
« Oui, on va mettre Bruxelles au premier plan politique. Les gens ont envie qu’on leur dise que les Bruxellois vont prendre en main leur destin, qu’ils vont arrêter que d’autres décident à leur place. Ce n’est ni à la N-VA ni au PS wallon, pourquoi pas José Happart, de décider ce qu’on va faire de Bruxelles. »
« Ce qui m’a frappé, en arrivant ici, c’est l’absence totale d’ambition pour Bruxelles. Dans les autres partis, les principaux responsables ne se mobilisent pas là-dessus, ils s’occupent d’autres priorités. Moi, je vais développer un projet pour Bruxelles, j’espère que les autres partis feront de même. »
Votre déménagement s’inscrit donc dans une stratégie bien préparée.
« Une stratégie, oui, une certitude surtout : celle que Bruxelles est vraiment l’enjeu majeur. »
Vous vous présentez sur la liste à la Chambre, en 2014. Pourriez-vous malgré tout devenir ministre-président ?
« J’ai d’abord pour ambition de porter un projet. Mais je ne dis pas non à la fonction de ministre-président. Je ne l’exclus pas du tout. Mais ce que je veux, d’abord, c’est que le MR devienne le premier parti à Bruxelles. Il faut casser la logique de l’Olivier qui ne donne aucune ambition à la Région. »

samedi 5 janvier 2013

MAGNETTE : « Nous devons construire une nation wallo-bruxelloise »

 

David Coppi (Le Soir)

Bientôt bourgmestre effectif de Charleroi, Paul Magnette explique qu’il faut « valoriser partout nos talents », comme la Flandre a su le faire. « On n’a pas construit une nation wallo-bruxelloise. On doit le faire.


Dans un entretien au Soir, Paul Magnette, ministre fédéral, bientôt pleinement mayeur de Charleroi, décrit longuement son « défi carolo », explique comment il veut redresser la ville au plan économique et urbain, et appelle à « valoriser partout nos talents », comme la Flandre a su le faire, parce qu’il y a une « nation flamande »…
Extraits…
« On a plusieurs faiblesses, et je pense en premier, je vous l’ai dit, à la dynamique urbaine : les Flamands ont retrouvé le plaisir de faire du vélo en ville, je veux dire d’y habiter, ils ont redécouvert tout cela, et nous on est encore à discuter du Cwatup, des bassins de vie, des noyaux d’habitats… Alors qu’on devrait rapidement se mettre d’accord sur tout ça pour réenclencher nous aussi le phénomène urbain ; tous les économistes qui font de la géographie économique vous le diront.
Deux, il nous manque quand même une classe d’entrepreneurs wallons patriotes ! Un entrepreneur flamand me disait récemment sous forme de boutade : quand un Flamand fait fortune, il crée une deuxième société avec son fils, une troisième avec sa fille ; en Wallonie, il vend son entreprise et va jouer au golf en Espagne. C’est une caricature mais ce n’est pas totalement faux. On a toujours le discours sur les chômeurs qui ne veulent pas travailler ! J’appelle – si vous le permettez – au patriotisme des entrepreneurs wallons ! La sidérurgie s’est effondrée, le capital a filé… Des Jean Stephenne, il n’y en a pas eu vingt ! Et demain ?
J’ajoute : on est trop frileux sur notre propre valorisation culturelle. La Flandre a produit une nation notamment au travers de ses médias, elle met ses gens en valeur. Nous, on a des talents extraordinaires dans l’architecture, le design, la mode, la gastronomie, et on ne les met pas en valeur. On n’a pas construit une nation wallo-bruxelloise. On doit le faire. »