Ce n’est pas une surprise…
« Non, mais ce qui est intéressant, c’est le taux de participation : 590 votants, c’est plus du double de la dernière élection. C’est intéressant : à Bruxelles, il n’est pas toujours facile de mobiliser. Mais, ici, il y a clairement un soutien. »
Vos premières décisions, en tant que président ?
« Il y a d’abord tout le travail interne. Beaucoup de membres se plaignent d’un manque de réunions, de contacts. Je vais changer cela. Je compte réunir régulièrement le Bureau, constitué des parlementaires bruxellois et des bourgmestres de Bruxelles (en ce compris la future bourgmestre d’Ixelles, Dominique Dufourny) et de la périphérie. Je vais les réunir une première fois mardi. Et puis, dès le mois de février, je vais organiser une réunion publique mensuelle. »
Publique ?
« Oui, ouverte aux membres mais aussi aux non-membres. On y abordera les grandes thématiques bruxelloises : la mobilité, la sécurité, le logement… On l’a déjà fait à deux reprises et beaucoup de gens sont venus. Je compte aussi interroger les membres par Internet sur tous ces thèmes, leur soumettre des propositions. »
Vous allez être un président très présent ?
« Oui. Mon ambition que le MR soit la première formation politique à Bruxelles en 2014. Et de faire en sorte que Bruxelles soit un élément clé du débat fédéral. Il faut absolument que Bruxelles développe des liens avec les deux autres Régions. Bien évidemment, nous devons poursuivre une logique francophone en matière de culture, d’enseignement… Mais Bruxelles ne doit pas se couper de la Flandre. »
Kris Peeters, dans l’entretien qu’il nous a accordé, se résout à la Belgique à trois.
« Avec le CD&V, je suis comme saint Thomas. Mais j’ai quand même lu avec attention les propos de Kris Peeters, qui est un ténor de son parti. S’il est prêt à accepter l’idée d’une Belgique à trois, si la Flandre commence à l’accepter, c’est une nouvelle orientation, très importante. »
Elle correspond à votre vision institutionnelle de la Belgique ?
« Oui. Même si c’est sans doute plutôt une Belgique à quatre, avec les germanophones, bien que leur entité soit de plus petite taille. Mais donc, dans cette Belgique à trois, les Bruxellois doivent exister, faire le lien avec les deux autres Régions. »
« Cela n’enlève rien aux coopérations entre Wallons et Bruxellois. Mais on ne doit pas s’arrêter à cela. Bruxelles doit aussi avoir des liens avec la Flandre, tant en matière économique que culturelle. Si les francophones sont pour le fédéralisme, ils doivent accepter l’idée que les trois Régions aient des liens réciproques. »
Vous allez vous y atteler ?
« Sans attendre. Pour l’instant, tout cela fait cruellement défaut à Bruxelles. On n’entend rien, ni de la part du gouvernement bruxellois, que tout le monde veut d’ailleurs quitter, ni des formations politiques bruxelloises. »
Vous allez changer ça, donc…
« Oui, on va mettre Bruxelles au premier plan politique. Les gens ont envie qu’on leur dise que les Bruxellois vont prendre en main leur destin, qu’ils vont arrêter que d’autres décident à leur place. Ce n’est ni à la N-VA ni au PS wallon, pourquoi pas José Happart, de décider ce qu’on va faire de Bruxelles. »
« Ce qui m’a frappé, en arrivant ici, c’est l’absence totale d’ambition pour Bruxelles. Dans les autres partis, les principaux responsables ne se mobilisent pas là-dessus, ils s’occupent d’autres priorités. Moi, je vais développer un projet pour Bruxelles, j’espère que les autres partis feront de même. »
Votre déménagement s’inscrit donc dans une stratégie bien préparée.
« Une stratégie, oui, une certitude surtout : celle que Bruxelles est vraiment l’enjeu majeur. »
Vous vous présentez sur la liste à la Chambre, en 2014. Pourriez-vous malgré tout devenir ministre-président ?
« J’ai d’abord pour ambition de porter un projet. Mais je ne dis pas non à la fonction de ministre-président. Je ne l’exclus pas du tout. Mais ce que je veux, d’abord, c’est que le MR devienne le premier parti à Bruxelles. Il faut casser la logique de l’Olivier qui ne donne aucune ambition à la Région. »