Namur, le 2 mars 2010.
Quelle que soit l'issue des négociations
fédérales, la Wallonie sera, inévitablement et très bientôt, dotée de
compétences et de responsabilités que nous, les citoyennes et les citoyens,
devrons assumer avec des moyens budgétaires limités, qui demanderont de faire
des choix structurants.
Y a-t-il lieu de craindre des conséquences
funestes de ces transferts ? Nous pensons, au contraire, qu’il faut les préparer
dès maintenant pour en faire une réelle occasion de nous construire un meilleur
avenir.
Quelles sont les conditions pour entreprendre ce
changement essentiel de la meilleure manière, celle qui assure durablement notre
bien-être et celui de nos enfants, celle aussi qui, au nom d’une dignité
volontaire, démontre que les Wallonnes et les Wallons sont loin de porter tous
les maux dont on les accable trop souvent, à l’intérieur comme à l’extérieur de
l’espace régional ?
La Wallonie ne se métamorphosera jamais pour
répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain si elle se contente de faire
porter les nouvelles responsabilités par ses seuls élus et par le seul secteur
public. Elle doit mobiliser toutes ses ressources au service de son
développement : ses entreprises, ses travailleurs, ses associations, ses
administrations, ses acteurs de terrains, ses citoyens, ses jeunes et ses
retraités... Les capacités qui sont les siennes comme ses potentialités sont
immenses : de nombreux exemples existent des transformations importantes
qu’elles ont déjà permises. En cela, la Wallonie de l’avenir réside déjà
largement dans celle du présent, même s’il faut pouvoir reconnaître que le
processus est loin d’être achevé.
Les enjeux qui constituent les clés de notre
avenir nous concernent tous : comment assurer le développement de nos
territoires – la pluralité de la Wallonie est une grande richesse – au bénéfice
de la région tout entière ? Comment articuler l’emploi et le travail pour
accroître l’activité tout en préservant les populations fragilisées et en
assurant des conditions de travail valorisantes et épanouissantes ? Comment
faciliter la création et la croissance des entreprises, stimuler l'innovation et
assurer un développement économique durable, en harmonie avec le bien-être
commun ? Comment optimaliser les structures et les modèles d’éducation et de
formation pour répondre à la fois aux finalités d’apprentissage, de créativité
et d’émancipation individuelles et collectives ? Comment renforcer la
cohésion et l'inclusion sociales, donc éradiquer la pauvreté, favoriser l'accès
aux droits fondamentaux et permettre l'égalité des chances ?
Comment saisir pleinement les opportunités liées
aux défis environnementaux et énergétiques ainsi que modifier les modes de vie
pour réduire la demande et augmenter la part de des énergies renouvelables dans
la production ? Comment faire de la croissance et du
vieillissement de la population, fondées sur l’amélioration de la santé, des
atouts pour demain ? Comment mener une coopération forte avec les régions qui
nous sont voisines et, au delà, participer à la construction d’une Europe qui
ait sa place dans le monde ? Comment établir une gouvernance collective,
participative et publique à la mesure de la démocratie du XXIème siècle,
s’appuyant sur des processus de débat, de concertation et de
décision ?
Plus que jamais, les Wallonnes et les Wallons ont
besoin d'un horizon et d’un projet communs, ainsi que d'un contrat par lequel,
en construisant leurs convergences et en mesurant leurs divergences, ils
s’organisent collégialement pour le réaliser et pour en partager équitablement
les fruits.
Ce contrat sociétal porterait sur les
conditions de leur « vivre ensemble », et mettrait en place les valeurs, les
règles, les finalités d’une Wallonie plus autonome. Il créerait pour chacune et
chacun un espace de développement plus harmonieux, donc plus solide, plus
solidaire, plus équitable et ainsi plus soutenable et plus motivant, un espace
source de plus d’autonomie et de responsabilité des acteurs. Il clarifierait les
attentes et les volontés wallonnes, et exprimerait les conditions auxquelles la
région veut vivre en paix et en coopération avec tous ses
voisins.
Pour être partagé, ce contrat doit être
équilibré. Pour être mobilisateur, ce contrat doit être signé par tous les
représentants des composantes de la société wallonne qui l’acceptent et le
souhaitent. Pour assurer notre avenir dans le monde de demain, ce contrat
sociétal doit contenir des engagements de chacune de ces parties prenantes, et
assurer que ceux-ci se matérialisent au cœur de l’action de chacun. Pour ce
faire, le contrat devra comprendre un mécanisme de suivi de ces engagements et
d’adaptation de ceux-ci aux évolutions de la région et du monde
extérieur.
L’avenir est à construire. Assumons-le comme une
occasion à saisir collectivement. Puis agissons.
Nous invitons les responsables wallonnes et
wallons de tous les secteurs à se mobiliser et à contribuer à l'élaboration
ainsi qu’à la mise en oeuvre de ce contrat sociétal.
Michel Bodson, Bernard Caprasse, Luc Chefneux,
Marcel Crahay, Philippe Destatte, Jean-Louis Dethier, Bernard Fierens, Michel
Goffin, Pierre Gustin, Florence Hennart, Dominique Hicguet, Marc Installé, André
Lambert, Pierre-Jean Lorens, Dominique Loroy, Luc Maréchal, Philippe Maystadt,
Michel Molitor, Bernadette Mérenne, Basilio Napoli, Charles-Ferdinand Nothomb,
Bernard Van Asbrouck, Michaël Van Cutsem, Michel Wautelet
Contacts :
Marie Dewez
Chargée de recherche à l'Institut
Destrée
Assistante scientifique auprès du directeur général
dewez.marie [at]
institut-destree.eu
9, avenue Louis Huart - B 5000
Namur, Wallonie
Tel.: 32(0)81.234.394. - Fax: 32(0)81.226.411.
[1] Toutes ces personnalités interviennent à titre purement
personnel et n’engagent donc pas leurs entreprises ou institutions. Depuis 2004,
les signataires forment un groupe de réflexion indépendant qui réfléchit, au
départ d’une analyse des valeurs, des croyances et des comportements partagés
des Wallonnes et des Wallons, sur les potentialités à développer et sur les
obstacles à surmonter pour que ceux-ci, quelles que soient leur origine et leur
situation, trouvent ensemble et durablement le bien-être qui leur manque
aujourd’hui. Le 25 mars 2011, les membres du Collège régional de Prospective de
Wallonie débattront au Palais des Congrès de Namur avec tous ceux qui
manifestent la même volonté. Pour plus d’information, www.college-prospective-wallonie.org
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DEBAT INSTITUTIONNEL EN WALLONIE ET A BRUXELLES +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
mercredi 19 décembre 2012
APPEL POUR UN CONTRAT SOCIETAL WALLON
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