mercredi 19 décembre 2012

BRUXELLES, OBJET DE RESSENTIMENT

Article signé P.P. dans « La Libre Belgique » du lundi 11 avril 2011

Bruxelles et la fédération avec la Wallonie nourrissent des débats en tous sens. L’enseignement peut être réfléchi sur le plan régional, rappelle Rudy Demotte.

Si l’immobilisme paraît présider aux destinées négociatrices de Wouter Beke, les occasions ne manquent pas de nourrir les débats télévisés dominicaux (RTBF, RTL-TVI, VRT). On pouvait deviner que les dernières tourneraient autour des déclarations de Kris Peeters dans "La Libre" sur Bruxelles et de la riposte des francophones par l’annonce d’une fédération Wallonie-Bruxelles. Quoique l’une et l’autre sortie ne fussent pas vraiment neuves et relèveraient, pour le politologue Dave Sinardet, du "théâtre médiatique", ce sont leur enchaînement et leur intégration dans la crise qui donnent du grain à moudre.
Tant le CD&V que la N-VA, relève ainsi Didier Gosuin (FDF), "veulent donner plus de pouvoir aux Communautés plutôt qu’aux Régions. Cela affaiblirait Bruxelles, car c’est y créer de facto à terme des sous-nationalités, des droits différents selon que l’on est francophone ou néerlandophone". Charles Picqué (PS), lui, essaie de rire à l’idée que son homologue flamand Kris Peeters (CD&V) a jugé que l’idée de fédé Wallo-Brux (abrégeons) serait de nature à déstabiliser le pays : "Alors que lui colle à la N-VA, ce parti séparatiste qui prend la Belgique en otage, les Wallons et Bruxellois font le contraire en voulant coopérer entre régions voisines. Notre différence avec les thèses flamandes, ajoute le ministre-président bruxellois, c’est que le fait régional est reconnu. J’attends que la Flandre fasse de même. Or, une certaine Flandre n’est même pas capable de reconnaître que les néerlandophones de Bruxelles seraient assez adultes pour gérer eux-mêmes des compétences qui seraient transférées. Les néerlandophones de Bruxelles seraient-ils des sous-Flamands ?".
Ladite fédération inspire bien des nuances sur les bancs flamands. Elle comme le statut de Bruxelles, "ce sont deux débats symboliques", pour Elke Roex, députée bruxelloise SP.A; il n’était "pas plus intelligent" de la mettre sur la table que n’était intelligente la sortie de Peeters sur Bruxelles Aux yeux de Karl Vanlouwe, sénateur N-VA, "c’est le début du séparatisme wallon et bruxellois". A ceux, à l’inverse, de Gwendolyn Rutten, députée fédérale Open VLD, "la fédération, c’est du marketing. Pourquoi pas la même chose en Flandre ?". Sonja Becq (députée fédérale CD&V) comme Jean-Luc Vanraes (ministre bruxellois Open VLD) y puisent d’ailleurs leur demande de maintenir un lien institutionnel entre la Flandre et Bruxelles Etc.
Il faut dire que la démarche francophone n’est pas toujours des plus limpides, même si, foi de Francis Delpérée (CDH), il n’a "jamais vu les francophones aussi unis qu’aujourd’hui en matière institutionnelle". Il suffit que le double ministre-président Rudy Demotte (PS) rappelle que la manière d’organiser l’enseignement pourrait être réfléchie sur le plan régional pour que d’aucuns en déduisent qu’il se dit favorable à la régionalisation de l’enseignement. Ce sur quoi l’on sait assez qu’un consensus serait impossible entre francophones
Mais, tiens, et la crise, alors qu’un nouveau cap vient d’être rondement franchi, à hauteur de 300 jours ? On ne manque pas de faire à nouveau pression sur le CD&V pour qu’il "lâche" la N-VA. Du coup, Mme Becq : "Les francophones feraient-ils un gouvernement sans le PS ?" M. Picqué : "Ah ! oui, si le PS était un parti séparatiste "
11.4.11

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