« Construire une identité wallonne, ce n’est pas être anti-Flandre » -
Dans « Vers l’Avenir », Maxime
Prévot répond aux questions de Martial Dumont
Le député CDH
Maxime Prévot plaide pour le renforcement de l'identité wallonne. Mais, à
l'inverse des Flamands, sans visée autonomiste.
Maxime
Prévot, en tant que chef de groupe cdH au Parlement wallon, et Namurois, comment
accueillez-vous le décret qui confirme définitivement le statut de Namur comme
capitale wallonne?
Je m'en réjouis. Évidemment, vu le contexte on pourrait se demander si c'est bien l'enjeu du moment. Eh bien, je pense que oui. Car c'est une étape dans la construction de l'identité wallonne. Jusqu'il y a peu, c'est un débat qui était jugé inopportun. Aujourd'hui, discuter de notre identité, c'est légitime et nécessaire. Comment ça? Toute entité se doit de déterminer ses valeurs intrinsèques. C'est un élan socioculturel qui traverse une communauté de personnes. C'est capital à un moment où nous allons obtenir de plus en plus de compétences. Et le débat est utile parce qu'il doit être mobilisateur. Tout le monde parle de culture d'entreprise. C'est un moteur. Pourquoi cette culture ne pourrait-elle pas être appliquée à la Wallonie?
Fort bien. Mais
vous ne trouvez pas que cette réflexion vient un peu tard? Les Flamands n'ont
pas attendu...
C'est lié au contexte. Jusqu'il y a peu, on accusait ceux qui parlaient d'identité wallonne d'être contre le fédéral. Le mouvement wallon était presque autonomiste. Et puis, aujourd'hui, on se rend compte qu'on peut utiliser cette identité comme levier pour que la Wallonie devienne maîtresse de son propre développement. Le sentiment d'appartenance wallon n'est plus en opposition au fédéral mais bien complémentaire. Tout en sachant que l'identité n'est pas non plus la réponse à tout. Tous les partis sont, selon vous, d'accord sur la question?
Oui. Et la
crise a accéléré la nécessité de se la poser. On sent qu'il y a une
confrontation de visions et donc d'identités. Mais attention : la Wallonie, ce
n'est pas l'anti-Flandre. On ne construit pas son identité contre quelqu'un mais
pour soi. Ce n'est pas du rejet, c'est de la mobilisation dans le respect des
valeurs de la culture francophone. Voilà aussi pourquoi la fédération Wallonie
Bruxelles est importante.
Mais honnêtement, les Bruxellois n'ont que faire de l'identité wallonne, non?
C'est vrai que
les Wallons considèrent plus que les Bruxellois que lien est important. Raison
pour laquelle je n'ai pas parlé d'identité francophone mais wallonne. Ce qui
n'empêche que la fédération Wallonie Bruxelles est importante, ne fût-ce que sur
le plan de la réalité économique.
Comment fait-on pour créer une identité wallonne? Ca ne se fait pas en un jour. Les symboles facilitent l'appropriation. Et puis les discours. Valoriser ce que nous faisons et ce qui va se construire, surtout dans le contexte actuel, c'est un accélérateur. | |
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DEBAT INSTITUTIONNEL EN WALLONIE ET A BRUXELLES +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
mercredi 19 décembre 2012
IL N'EST JAMAIS TROP TARD POUR COMPRENDRE !
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