PAS DE DEBAT AU PARLEMENT WALLON

Article signé M. Dum. dans « Vers l’Avenir » du vendredi 18 juin 2010

Des mois qu’on se demande si le Parlement va un jour se décider à débattre de la place qu’occupera  demain la Wallonie dans la Belgique post-réforme.
Pourtant, on n’est pas près de voir un débat sur la question en bord de Meuse. Même l’opposition juge que c’est trop tôt.
Je préfère la méthode qui jusque là a bien fonctionné, analyse Willy Borsus, chef du groupe MR. Les francophones ont une union d’analyse, de réaction et de proposition. Ca va compliquer les choses plutôt que de faire avancer le processus si on lance le débat maintenant au parlement.
Même son de cloche, et même plus tranché, du côté d’Emily Hoyos, la présidente du parlement wallon : Ce n’est ni trop tôt ni trop tard d’en discuter au Parlement. C’est juste inopportun. Il y a deux visions de la question. La vision confédérale partagée par certains Flamands, et la vision fédérale qui est celle des francophones et de certains Flamands. Dans la première, les parlements régionaux débattent effectivement sur ce qu’ils veulent pour leur entité fédérée. C’est ce que les Flamands ont fait, notamment avec les 5 résolutions de 1999. Dans le modèle fédéral, les vainqueurs des élections... fédérales, qui ont été élus pour ça, discutent de la manière de moderniser l’Etat, des transferts de compétences qui sont inévitables et même parfois souhaitables. Mais ça ne discute pas dans les régions.
En clair, pour Hoyos, le fédéral doit être le pilote, le décideur qui dicte aux régions le chemin à suivre. Celle-ci exécute donc les décisions de l’échelon supérieur, et non l’inverse. Faute de quoi, ajoute la présidente, on est parti pour une évaporation de l’Etat.
Ce qui ne veut pas dire que le Parlement wallon n’a pas un vrai rôle à jouer. La région doit être partie prenante dans le cadre d’un meilleur fonctionnement démocratique. C’est d’ailleurs inscrit dans notre Déclaration de Politique régionale. Maintenant, si une ou plusieurs familles politiques viennent me trouver en jugeant qu’il serait important qu’un débat se tienne sur la, réforme de l’Etat, il aurait lieu. Mais je pense qu’à ce stade, personne n’est pour. D’ailleurs, vous aurez remarqué qu’il n’y a quasiment aucune question sur le sujet en séance plénière.
Les mauvaises langues diront que depuis quelque temps ni ces questions ni d’autres ne sont abordées dans un Parlement qui souvent ronronne quand il n’est pas carrément sans un quasi-coma... mois qu’on se demande si le Parlement va un jour se décider à débattre de la place

18.10.10