mercredi 19 décembre 2012

LE CREDO DES NOUVEAUX REGIONALISTES WALLONS (Sud Presse)

Mardi 12 juillet 2011

Une proposition de résolution déposée par quatre députés Depuis le début de la crise politique, un silence de plomb pèse sur le parlement wallon où les questions institutionnelles sont persona non grata. Le dépôt d’une proposition de résolution (voir par ailleurs) permet à quatre députés d’enfin de sortir du bois. Et de provoquer le débat sur une thématique (elle nous est chère à Sudpresse) que l’on pourrait résumer comme ceci: “ Osons la Wallonie ”. Mais d’abord un premier constat. Majorité (PS-CDH-Ecolo) et opposition (MR) parlant d’une même voix, ça n’arrive pas tous les jours au parlement wallon. Et pourtant, Christophe Collignon (PS), Dimitri Fourny (CDH), Bernard Wesphael (Ecolo) et Jean-Luc Crucke (MR) ont décidé de faire une sortie commune. En déposant une proposition de résolution. Un sursaut Si cette proposition de résolution n’est pas inintéressante en soi, elle est surtout l’occasion, pour ces quatre fortes têtes, de relancer un combat régionaliste wallon qui, ces dernières années, souffrait d’une forte extinction de voix. Un peu comme si la nouvelle génération politique, incarnée par ces quatre députés, n’avait pas réussi à s’affranchir de l’encombrant poids des anciens (les Van Cau, Dehousse, Collignon père, Happart et consorts...). “ Nous sommes trop absents des débats institutionnels. Le sursaut doit venir de Wallonie, ce n’est plus la Belgique qui va nous sauver ”, explique Christophe Collignon sans l’ombre d’une hésitation. Frustrés nos quatre mousquetaires? “ On peut souffrir d’une plaidoirie rentrée. Nous avons peut-être manqué d’ambition. C’est la raison pour laquelle nous faisons cette proposition. C’est la porte ouverte à un vrai débat. ” À l’évidence, le blocage politique actuel au niveau fédéral les inspire: “ Il y a une nouvelle génération wallonne qui a vécu l’expérience du fédéral et de la Région ”, note Jean-Luc Crucke. “ Notre vision n’a rien de romantique. On se rend simplement compte qu’il faut une Wallonie forte, compétente et autonome. ” Bernard Wesphael ne dit rien d’autre que son collègue réformateur même s’il choisit d’autres mots: “ Il y a encore trop de sous-localisme en Wallonie. Au-delà des clivages politiques traditionnels, il faut un projet wallon ambitieux, porteur d’espoir. Qui permette d’assurer un destin à notre région. ” “ assumons-nous! ” Et pourquoi cette sortie aujourd’hui alors que les tensions politique et institutionnelle entre le nord et le sud du pays n’ont sans doute jamais été aussi fortes? “ On vit une période passionnante ”, répond Dimitri Fourny. “ Nous savons que le futur s’appelle Wallonie.” Sans doute, mais répétons la question, le moment est-il vraiment opportun? “ Nous ne sommes ni anti-Flamands, ni anti-Bruxellois. Nous voulons simplement nous assumer. Si les Régions n’avaient pas été là depuis les dernières élections, le pays serait en rade. Le régionalisme est devenu une nécessité. ” Ne se sentent-ils pas un peu seuls dans ce combat? Sont-ils soutenus par leurs partis respectifs dans leurs démarches? Pas de réponse claire à cette question. Mais Jean-Luc Crucke précise: “ Nous sommes quatre, mais il y a beaucoup plus de décomplexés wallons qu’on ne croit. Il y a un mouvement de plus en plus large. ” Même si, regrette-t-il, “ il y a encore trop de francophones qui pensent qu’on vit toujours dans un État unitaire. ” Reste maintenant à voir comment cette proposition de résolution sera accueillie. Voir surtout si elle sera la porte ouverte à un véritable débat politique au sein du parlement. Ou si, au contraire, l’initiative sera étouffée dans l’œuf, comme toutes celles qui l’ont précédée. On est presque impatient d’être à la rentrée de septembre. Bernard Wesphael (Ecolo), Dimitri Fourny (CDH), Jean-Luc Crucke (MR) et Christophe Collignon (PS) incarnent le nouveau régionalisme wallon. Décomplexé et ambitieux. Les quatre députés militent donc pour l’ouverture d’un véritable débat sur l’avenir politique de la Wallonie au parlement.
13.7.11

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