Article de Paul Piret dans « La
Libre Belgique » du mardi 12 mai 2009
La donne paraissait stable.
Le sujet a pourtant bougé. Une évolution illustrant autant les difficultés à
sortir de la situation actuelle que son état insatisfaisant.
Il y aurait moins de ministres francophones Voilà 5 ans, à la
veille des élections régionales d’alors, le débat "intrafrancophone" se
réduisait fort à cette annonce. De fait, le nouveau gouvernement de la
Communauté française compta moins de ministres, ce que le passage d’une
tripartite à une bipartite facilita fort (une seule ministre de l’Enseignement
obligatoire, une seule ministre de la Culture); et plusieurs ministres à "double
casquette" furent communs à la Communauté et à la Région wallonne (pas à la
Région bruxelloise, une nouvelle forme d’asymétrie qui fut assez
épinglée).On s’en tint largement là, trois ans durant. Du reste, il faut le
répéter, l’embrouille dans les articulations entre les institutions francophones
ne doit rien au hasard, et beaucoup à la nécessité. Bien sûr, le modèle flamand
dit de la fusion entre Région et Communauté est plus simple, lisible, efficace.
Pour autant, il n’est pas forcément transposable entre francophones astreints à
conjuguer communauté d’intérêts et réalité de deux
Régions.En rester là ? Pronostic déjoué. L’échiquier a, sinon bougé,
vibré. En quelques mois, de l’automne 2007 au printemps 2008, on vit
successivement la mise sur pied d’un groupe de réflexion; le cumul inédit entre
les présidences des gouvernements francophone et wallon; l’appel commun aux deux
ministres-Présidents Demotte et Picqué à quelque fédération birégionale
Pourquoi, ce subit remue-méninges ? D’abord, à cause de la
situation fédérale de l’après-juin 2007. Difficile de cogiter une nouvelle
réforme de l’Etat sans réfléchir aussi sinon d’abord aux tranchées du camp
sudiste. Et puis, seraient-ils agités à la légère, les spectres séparatistes
interpellent nécessairement sur le devenir bruxellois, wallon et commun de
quelque "après-Belgique".Il y a d’autres explications
à cette remontée du registre. La donne politique (le leadership MR aux
législatives). L’évolution des mentalités (un sentiment régional a grandi à
Bruxelles, et le régionalisme wallon plus classique a retrouvé des couleurs en
dépit de l’effacement de la génération qui l’a porté. De nouvelles
démonstrations de cloisonnement (le plan Marshall wallon et son espèce de
pendant bruxellois ont ignoré l’autre Région). Des difficultés ponctuelles
persistantes (en dépit de synergies nombreuses mais peu lisibles et
commodes).De là à dire que le schmilblik a progressé Lancé dans la
confusion au PS, convoquant deux présidents (Busquin et Spaak) fort respectables
mais hors-jeu, invitant des personnalités dites civiles de manière sympathique
mais hétéroclite, le groupe "Wallonie-Bruxelles" a comme prévu tourné en eau de
boudin. La double ministre-présidence de Rudy Demotte, fort redevable des
intérêts tactiques du moment, ne résistera pas forcément à d’autres rapports de
force. Et l’appel Demotte-Picqué ne règle rien de la mise en pratique du
discours proposé à partir des deux Régions.Reste qu’il faudra
"faire quelque chose", comme disait Charles Picqué vendredi à la fête
bruxelloise de l’Iris, comme on l’interrogeait sur la dernière sortie
régionaliste de José Happart dans nos colonnes. Du reste, un consensus semble se
dégager pour renommer l’incompréhensible Communauté française en fédération
Wallonie-Bruxelles et pour composer son gouvernement de ministres des deux
Régions. Mais au-delà, quel champ d’action, à cette Fédération ? Et qu’en
sera-t-il, déjà, d’un tel exécutif si les coalitions devaient être différentes
en Wallonie et à Bruxelles ?
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DEBAT INSTITUTIONNEL EN WALLONIE ET A BRUXELLES +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
dimanche 16 décembre 2012
COUPOLE WALL.-BRUX. RECH.ARCHITECTES
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