dimanche 16 décembre 2012

COUPOLE WALL.-BRUX. RECH.ARCHITECTES

Article de Paul Piret dans « La Libre Belgique » du mardi 12 mai 2009
 La donne paraissait stable. Le sujet a pourtant bougé. Une évolution illustrant autant les difficultés à sortir de la situation actuelle que son état insatisfaisant. Il y aurait moins de ministres francophones Voilà 5 ans, à la veille des élections régionales d’alors, le débat "intrafrancophone" se réduisait fort à cette annonce. De fait, le nouveau gouvernement de la Communauté française compta moins de ministres, ce que le passage d’une tripartite à une bipartite facilita fort (une seule ministre de l’Enseignement obligatoire, une seule ministre de la Culture); et plusieurs ministres à "double casquette" furent communs à la Communauté et à la Région wallonne (pas à la Région bruxelloise, une nouvelle forme d’asymétrie qui fut assez épinglée).On s’en tint largement là, trois ans durant. Du reste, il faut le répéter, l’embrouille dans les articulations entre les institutions francophones ne doit rien au hasard, et beaucoup à la nécessité. Bien sûr, le modèle flamand dit de la fusion entre Région et Communauté est plus simple, lisible, efficace. Pour autant, il n’est pas forcément transposable entre francophones astreints à conjuguer communauté d’intérêts et réalité de deux Régions.En rester là ? Pronostic déjoué. L’échiquier a, sinon bougé, vibré. En quelques mois, de l’automne 2007 au printemps 2008, on vit successivement la mise sur pied d’un groupe de réflexion; le cumul inédit entre les présidences des gouvernements francophone et wallon; l’appel commun aux deux ministres-Présidents Demotte et Picqué à quelque fédération birégionale Pourquoi, ce subit remue-méninges ? D’abord, à cause de la situation fédérale de l’après-juin 2007. Difficile de cogiter une nouvelle réforme de l’Etat sans réfléchir aussi sinon d’abord aux tranchées du camp sudiste. Et puis, seraient-ils agités à la légère, les spectres séparatistes interpellent nécessairement sur le devenir bruxellois, wallon et commun de quelque "après-Belgique".Il y a d’autres explications à cette remontée du registre. La donne politique (le leadership MR aux législatives). L’évolution des mentalités (un sentiment régional a grandi à Bruxelles, et le régionalisme wallon plus classique a retrouvé des couleurs en dépit de l’effacement de la génération qui l’a porté. De nouvelles démonstrations de cloisonnement (le plan Marshall wallon et son espèce de pendant bruxellois ont ignoré l’autre Région). Des difficultés ponctuelles persistantes (en dépit de synergies nombreuses mais peu lisibles et commodes).De là à dire que le schmilblik a progressé Lancé dans la confusion au PS, convoquant deux présidents (Busquin et Spaak) fort respectables mais hors-jeu, invitant des personnalités dites civiles de manière sympathique mais hétéroclite, le groupe "Wallonie-Bruxelles" a comme prévu tourné en eau de boudin. La double ministre-présidence de Rudy Demotte, fort redevable des intérêts tactiques du moment, ne résistera pas forcément à d’autres rapports de force. Et l’appel Demotte-Picqué ne règle rien de la mise en pratique du discours proposé à partir des deux Régions.Reste qu’il faudra "faire quelque chose", comme disait Charles Picqué vendredi à la fête bruxelloise de l’Iris, comme on l’interrogeait sur la dernière sortie régionaliste de José Happart dans nos colonnes. Du reste, un consensus semble se dégager pour renommer l’incompréhensible Communauté française en fédération Wallonie-Bruxelles et pour composer son gouvernement de ministres des deux Régions. Mais au-delà, quel champ d’action, à cette Fédération ? Et qu’en sera-t-il, déjà, d’un tel exécutif si les coalitions devaient être différentes en Wallonie et à Bruxelles ?
13.5.09

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