mercredi 19 décembre 2012

QUATRE DEPUTES "MOUSQUETAIRES" POUR UN MOUVEMENT REGIONALISTE WALLON

Des députés créent le «Groupe des convergences wallonnes» pour donner un avenir à la Wallonie…
Un nouveau mouvement wallon, ouvert et pluraliste, va voir le jour à l’ombre du parlement. Quatre députés, un par parti, veulent servir d’aiguillon à un nouveau projet wallon. «La Wallonie a dix ans pour se redresser, il est temps de prendre notre destin en main.» Voilà un extrait de la charte du «Groupe pour les convergences wallonnes» (GCW), qui vient d’être fondé par des parlementaires de premier plan: Christophe Collignon (PS), Jean-Luc Crucke (MR), Dimitri Fourny (cdH) et Bernard Wesphael (Ecolo).
Les quatre mousquetaires du nouveau régionalisme wallon forment un bloc uni et efficace. Ce mercredi, le parlement wallon adoptera leur première résolution commune sur l’utilisation du terme Wallonie au lieu de Région wallonne.
Mais ils comptent aller plus loin avec la création du GCW. «C’est un groupe ouvert aux politiques, aux forces vives, à toute la société civile wallonne, c’est le contraire du repli identitaire», précise Bernard Wesphael. «Nous nous situons dans le sens inéluctable de l’histoire», enchaîne Dimitri Fourny. «J’ai assez entendu parler de fatalisme et de mal wallon depuis que je suis jeune. Envisageons positivement notre avenir.»
Leur démarche tranche avec la vieille politique de la main tendue... vers la Flandre. «Le sursaut viendra de la Wallonie. Les Wallons doivent d’abord compter sur eux-mêmes», poursuit Christophe Collignon. «Notre projet est en totale phase avec les nouveaux accords institutionnels, qu’on peut résumer facilement par aide-toi toi-même», poursuit Jean-Luc Crucke, qui se déclare ouvertement «confédéraliste».
Bien sûr, les quatre députés n’ont pas le même avis sur tous les sujets. «Nous ne sommes pas un nouveau parti, mais nous voulons servir d’aiguillon», notent-ils. Mais ils partagent des convictions fortes. «L’avenir se construit sur le fait régional», précise la charte.
LA FEDERATION EN SURSIS
Trois ou quatre régions? Cela dépendra de la volonté des germanophones. «La Wallonie doit avoir la maîtrise de tous les leviers, y compris l’enseignement et la culture», insistent les parlementaires. D’ailleurs, ils estiment que le rôle de la Fédération Wallonie-Bruxelles doit être largement revu et allégé. «Supprimons-la», lance Dimitri Fourny. «Osons aborder ce débat sans tabou», poursuit Christophe Collignon. «Il faut alléger cette institution au profit des régions», nuancent Jean-Luc Crucke et Bernard Wesphael.
Mais le plus important, à leurs yeux, consiste à lancer une réflexion sur un projet pour les Wallons. «Le Plan Marshall, c’est juste économique. Nous devons présenter un projet wallon qui recueille l’adhésion populaire», insiste Christophe Collignon.
Le Groupe tiendra ses premières assises en janvier et d’ici là, les fondateurs tenteront de convaincre un maximum de Wallons. «De nombreux parlementaires sont prêts à nous suivre, mais nous avons besoin du soutien de la société civile», conclut Bernard Wesphael.

Demetrio Scagliola

 
26.10.11

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