Article de Christian Laporte dans
« La Libre Belgique » du samedi 4 avril 2009
Les professeurs Philippe Van Parijs et
Paul De Grauwe lancent un club de réflexion sur la Belgique. Leur approche se
veut sans tabous ni a priori.
A quelque chose malheur fut bon : le
surplace institutionnel de ces deux dernières années a eu le mérite de relancer
la réflexion sur le "futur belge". D’aucuns le voient avec plus ou moins
d’autonomie pour les régions et les communautés là où d’autres prônent un
resserrage de boulons qui n’exclut pas certaines recentralisations. Ces idées se
sont retrouvées dans l’émergence de "thinktanks" qui vont de l’approfondissement
du fédéralisme d’union jusqu’à des hypothèses d’indépendance wallonne voire même
de rattachement à la France. "La Belgique maintenant" lancée par Rudy Aernoudt
avant qu’il ne s’engage brièvement en politique en est un tout comme on peut
mentionner aux antipodes de sa vision les Etats-généraux de Wallonie. Voici que
se lance Re-Bel.Son objectif ? "Repenser en
profondeur, de manière ouverte, rigoureuse et non partisane, ce que peuvent et
doivent devenir à long terme les institutions de l’Etat fédéral belge - ou de
toute autre configuration politique qui pourrait s’y substituer -, compte tenu
d’un contexte européen en pleine évolution". En clair, c’est le rôle et la
place de la Belgique dans l’Europe de demain Mais ici il n’y aura pas de
place pour les simplismes et les slogans. Pour cause : à la base de
l’initiative, on trouve deux professeurs louvanistes, un de l’UCL, Philippe Van
Parijs et un de la KU Leuven, en l’occurrence Paul De Grauwe auxquels se sont
joints les Prs Bea Cantillon, de l’Université d’Anvers, Mathias Dewatripont de
l’ULB, Erik Schokkaert, de Leuven, Jean-François Thisse de Louvain
Comme l’expliquent les promoteurs
"l’initiative ne vise pas à produire un programme ou manifeste auquel toutes
les personnes impliquées pourraient adhérer. Notre ambition est de créer un
environnement intellectuel fécond où puissent germer et se développer des idées
nouvelles et des initiatives prometteuses qui soient pertinentes pour une
réforme profonde des institutions de la Belgique mais aussi pour la
configuration d’autres entités politiques complexes, tout particulièrement
l’Union européenne". Autre particularité : Re-Bel aura son
siège à la Fondation universitaire. L’on sait que celle-ci vise à promouvoir les
contacts et collaborations entre toutes les universités belges mais aussi avec
les universitaires étrangers, basés ou non dans la capitale de notre pays.
Re-Bel y contribuera en publiant des e-books collectifs et en organisant un
événement public annuel. Le premier aura lieu ce jeudi 30 avril sous la forme
d’un colloque. Tout le monde y est bienvenu à condition de s’inscrire avant le
23 avril. Ah oui, encore un détail : la langue véhiculaire de Re-Bel sera
l’anglais. Une autre manière encore de s’ouvrir au monde
Rens. : Web www.rethinkingbelgium.eu
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