mercredi 19 décembre 2012

MARCOURT : "Déconstruisons la Fédération Wallonie-Bruxelles" (La Libre)


Jean-Claude Marcourt s’explique sur les réflexions quant à l’avenir de la Wallonie.
Jean-Claude Marcourt (PS), ministre wallon à double casquette, souhaite que 2012 soit mise à profit pour initier une réflexion autonome sur l’avenir de la Wallonie. Pas de révolution mais une évolution, explique-t-il.
On entend parler de réflexions sur l’avenir de la Wallonie. Pouvez-vous expliquer de quoi il s’agit ?
Y a-t-il aujourd’hui une réflexion collective qui se penche sur la question de savoir comment gérer l’avenir de la Wallonie ? La réponse est oui. Cela se fait dans plusieurs cercles, cela ne se fait pas en catimini dans les arrière-salles de cafés. Deux : cette réflexion ne se fonde pas sur un concept institutionnel. L’évolution institutionnelle vient d’ailleurs du pays. La question est de savoir comment améliorer le développement économique de la Wallonie et d’en tirer les conséquences. Cette réflexion traverse tous les milieux socio-économiques dans des groupes informels. Cette dynamique a notamment été initiée par le Contrat d’avenir, le plan Marshall et la commission Zénobe. Il s’agit de réfléchir sur l’avenir de la Wallonie indépendamment des autres, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas de relations avec les autres.
Cette réflexion est-elle intense, en particulier au PS, on parle d’un think tank ?
Ça n’est pas une réflexion strictement socialiste. J’ai un cercle auquel des noms sont associés.
On parle d’Anne Poutrain, la directrice de l’IEV, la plus proche collaboratrice d’Elio Di Rupo dans ce cercle.
Anne Poutrain a une vraie réflexion sur la Belgique et joue un rôle prépondérant mais elle n’a pas été associée personnellement.
Et Elio Di Rupo ?
J’ai mon autonomie, ma responsabilité, on connaît mon histoire. Je ne veux pas le mettre en difficulté.
Cette réflexion exclut-elle la Région bruxelloise ?
Je suis ravi que les Bruxellois réfléchissent eux aussi à leur avenir. Je rappelle que la Région bruxelloise n’aurait jamais existé sans le soutien des régionalistes wallons. Sans les régionalistes wallons, il n’y aurait pas eu de refinancement de Bruxelles. A chaque mouvement de l’émergence d’une Région bruxelloise, les Wallons ont été un élément essentiel. Maintenant la Wallonie mérite aussi qu’on s’intéresse à elle. C’est une démarche profondément wallonne. Mais je ne parle pas d’antagonisme. Il faut que chacun réfléchisse de son côté et puis qu’on voit ce qu’on peut articuler ensemble.
Votre modèle est donc ultrarégionaliste. Que devient la Fédération Wallonie-Bruxelles dans tout cela ?
Il n’y aura que trois grandes Régions. Mais certes, on peut réfléchir à quatre entités. La fédération Wallonie-Bruxelles doit être déconstruite puis reconstruite. Déconstruite dans le sens où elle ne correspond plus à rien. L’émergence des Régions est patente, le mouvement bruxellois en est d’ailleurs la plus forte expression. Et il faut la reconstruire, dans une démarche que nous voulons, c’est un mouvement, une évolution.
Les autres partis doivent être associés à cette réflexion, selon vous ?
Je le souhaite mais les rythmes sont différents d’un parti à l’autre. Cependant, la société wallonne ne se résume pas aux partis. Le moteur premier de cette réflexion, c’est le renforcement de l’assise socio-économique de la Wallonie.
Très concrètement, où en est cette réflexion ?
Nous construisons un agenda. Nous avons peu de temps, il faut construire un modèle. Il faut profiter de 2012 pour lancer ces opérations.
Un modèle ?
Un modèle autonome qui soit un principe de bien-être pour permettre un développement collectif.
14.1.12

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