Ce petit parti bilingue se dit en
faveur d’un fédéralisme régional.
Parti régional bilingue
bruxellois, Pro Bruxsel a, bien évidemment, un programme complet sur toutes les matières
fédérales qui concernent la région centrale du pays mais pour lancer sa
campagne, il a vu bien plus loin puisqu’il propose ni plus, ni moins, des "propositions pour un fédéralisme de solidarité entre Régions
adultes".
Pas vraiment une esquisse de plan
jeté rapidement sur papier au coin d’une table en vue de la campagne électorale
mais une réflexion née de la conjonction de diverses approches d’hommes et de
femmes actifs sur le terrain après l’avoir largement étudié.
C’est ainsi qu’outre ceux d’un
connaisseur de l’intérieur des réalités bruxelloises - Thierry Vanhecke - et
d’un penseur citoyen devenu acteur politique - Alain Maskens (voir page 5) -
l’élaboration de cette vision originale de l’avenir de Bruxelles porte aussi le
sceau d’une politologue Caroline Sägesser qui appartenait jusqu’il n’y a guère
à l’équipe du Crisp.
Comme le Centre de recherche et
d’information socio-politiques est assez pointilleux sur les engagements de ses
membres - ni politique, ni syndicat ! - elle a opté elle aussi pour l’action
après la réflexion.
"Face au blocage
inextricable à cause de la confrontation stérile entre les deux grandes
communautés linguistiques, l’on peut baisser les bras mais nous avons estimé
qu’il fallait sortir de cet affrontement" explique Philippe Delstanche président de Pro Bruxsel qui tire aussi
la liste du parti régional bilingue.
"C’est la raison pour
laquelle, nous avons, au contraire, opté pour une démarche résolument
constructive. Il ne fait pas de doute que nous allons vers une réforme profonde
de l’Etat belge. Il faut s’y préparer mais elle doit s’accompagner de la
suppression des sources de difficultés actuelles "
Et c’est là que Pro Bruxsel rue dans les
brancards en proposant une nouvelle Belgique fédérale basée sur les trois
régions voire quatre, si les Belges de langue allemande demandent eux aussi la
mise en place d’une Région à la place de l’actuelle Communauté germanophone. On
l’aura compris : dans leur vision, les Communautés passeraient purement et simplement
à la trappe.
Dire qu’ils innovent totalement
en la matière serait faire injure à deux autres politologues Philippe Destatte
et Jacques Brassinne qui ont, il n’y a guère déjà fait une proposition allant
dans le même sens mais leurs idées s’étaient heurtées à ce que l’on appellera
ici peut-être une "omerta" et là un fameux instinct de conservation
Toujours est-il que Pro Bruxsel remet cela en
plaidant pour de larges transferts de compétences aux régions - dont celles des
Communautés ! - ce qui n’exclut pas non plus que l’on puisse refédéraliser
certaines d’entre elles.
Objectif : il faut d’urgence
arriver à un fédéralisme solidaire entre régions adultes et cela nécessite une
simplification du système actuel. A noter que pour Pro Bruxsel, cela ne signifie pas qu’il faille déshabiller le
fédéral.
Une des particularités du projet
du parti bruxellois est un net renforcement du bilinguisme : dès l’école
maternelle, l’immersion totale serait de mise et se renforcerait au fil des ans
tout en tenant compte de l’environnement cosmopolite bruxellois. Ce qui serait
une arme économique mais qui permettrait aussi de restructurer la
représentation politique bruxelloise sans pour autant méconnaître les
spécificités communautaires. Le projet se voulant pacificateur, on notera que
les frontières régionales actuelles ne seraient pas remises en cause, sauf si
une majorité d’une commune flamande ou wallonne le demandait mais Pro Bruxsel est aussi
partante pour une communauté urbaine.
Prévoyant déjà les réactions des partis en place, Pro Bruxsel a aussi
étudié sa dimension financière et plaide ainsi pour la perception de l’impôt
des personnes physiques sur le lieu du travail ainsi que pour un péage urbain.
A côté de bien d’autres points que le parti compte relancer lorsqu’on évoquera
la réforme de l’Etat…
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