Ceci n'est pas une fiction. Pour le politologue Pierre Verjans , il y a un combat francophone, pas wallon. Orpheline d'un projet, la Wallonie est donc morte. Décryptage et forum.
Mercredi au Parlement wallon. Tout le monde se grouille pour expédier la séance plénière : à 17h, il faut fêter le greffier qui part à la pension. La formation au fédéral? On la suit. Mais sans se tracasser. On n'en débattra pas. Diplomatiquement, on dira que c'est au nom de l'autonomie institutionnelle partielle qui prouve que la Région wallonne est indépendante du fédéral. Spécieux...
Pourtant, selon le politologue Pierre Verjans, les Wallons se cherchent et tentent de savoir comment gérer l'union...ou la désunion. Mais pas entre eux, non. Entre francophones. Car finalement, la Wallonie, c'est comme la solitude : ça n'existe pas. «Les Wallons ne savent pas qui ils sont, prétend Verjans. Les gens ne se retrouvent pas dans l'identité wallonne. Les Wallons, ce sont des Belges qui ne sont ni Flamands, ni Bruxellois». C'est ce qui nous différencie des Flamands, animés par une longue tradition de combat pour leur langue et leur culture. Chez nous, hormis quelques enragés de la cause wallonne, c'est le désert. Et même si l'institution Région wallonne en elle-même fonctionne correctement, il y a comme une sorte de fatalisme qui veut que ce n'est pas là qu'on luttera à armes égales avec les Flamands.
«Aujourd'hui, c'est à la Communauté que ça se passe, poursuit Verjans. Il y a une unité francophone voulue par tous les partis. Notamment au coeur du groupe Wallonie-Bruxelles. Mais les Wallons, eux, ne sont pas préparés.»
Et pas un n'osera sortir en brandissant un cahier de revendication typiquement wallon. Parce qu'il se retrouverait face à une population qui s'identifie à la Belgique, pas à la Wallonie.
Orpheline d'un projet faute de pouvoir rivaliser avec celui du Nord du pays, la Wallonie est donc morte. Vive la Communauté francophone!
Et Pierre Verjans de conclure : la formation du gouvernement fédéral revient à entériner l'aboutissement du projet flamand, fût-il assorti de quelques verrous et garde-fous institutionnels obtenus à la Pyrrhus par les francophones.
Martial DUMONT
+ Dossier spécial dans Vers l'Avenir, L'Avenir, Le Jour, Le Courrier de ce jeudi 20 décembre.
+ Forum : L'identité wallonne n'existe pas : êtes-vous d'accord avec cette affirmation ?
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On ne peut pas dire qu'il a été visionnaire sur ce coup.
RépondreSupprimerPeut-être Pierre Verjans voulait-il provoquer les Wallons pour élargir le cercle des "enragés de la cause wallonne" ?
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