jeudi 13 décembre 2012

BXSL



Article de Véronique Lamquin dans " Le Soir " du vendredi 4 avril 2008

Bruxelles, insoluble énigme d’une Belgique qui se déchirerait ? Pas pour les principaux intéressés qui, à une écrasante majorité, voient leur destinée bruxelloise (50,7%) ou européenne (44,9% chez les francophones de Bruxelles, 44% chez les néerlandophones).

Cachez donc ces rattachements à la Wallonie – que seuls 1,8% des bruxellois francophones pourraient voir – où à la Flandre (que seulement 5,3% des néerlandophones de la capitale appellent de leurs vœux) ?

Ces chiffres, extraits du baromètre linguistique de la VUB sur un échantillon représentatif de 2.500 Bruxellois, trahissent, en creux, le malaise créé, ces derniers mois, par la bipolarisation du débat politique.

Dans une ville-région où, depuis près de 20 ans, tout ou presque est organisé sur base communautaire, obligeant théâtres et clubs de sports à se choisir un sexe linguistique, plus d’un citoyen s’affiche Belge ou Bruxellois (bien) avant de se proclamer francophone ou Flamand la preuve par cette même étude : les adeptes de la langue de Molière ne sont que 8,2% à se dire d’abord et avant tout francophones, 16,8% des disciples de Vondel se disant flamands avant tout.

Des évidences qui ne sortaient pas des trois-pièces en enfilade bruxellois pas plus qu’ils ne dépassaient les comptoirs à lambic… Aujourd’hui, elles s’étalent en filigrane d’un document de sept pages, " Notre projet pour Bruxelles ". Un texte fondateur signé par les forces vives de Bruxelles. Credo ? Bruxelles n’est pas une ville francophone ou flamande. C’est bien plus que cela. (...)

Menacée de disparaître avec la mère patrie, Bruxelles a trouvé des porte-voix : Aula Magna, Manifesto et Bruxsel Forum écument le Net et les milieux avertis pour répandre la bonne parole. La plus citoyenne (et la plus militante) des trois, plaidant pour le fait régional bruxellois, a réuni 12.000 signatures au bas de son Appel.

Depuis le 18 mars, ils ont été rejoints dans leur combat par les partenaires sociaux, le secteur culturel et le milieu associatif. Au bas du texte figuent les noms des représentants de la FGTB, de la CSC, des patrons des classes moyennes, d’Inter-Environnement, du Bral, du Réseau des Arts

Un mouvement qui ne rassemble pas toutes les forces vives et ne descend pas dans les quartiers. Grand absent : le monde académique. (...)

La plate-forme ne se contente pas de lister principes et valeurs qui la fondent, elle formule des propositions. Ecoles bilingues, péage urbain, grand projet culturel… Autant d’idées qu’il incombe au politique de concrétiser. Mais la démarche est apolitique, insistent, en chœur, patrons et syndicats. Même insistance chez Alain De Neef, cheville ouvrière de ce courant.

°

Les trois axes du projet pour la ville-région-capitale

1. Un enseignement adapté à la situation bruxelloise

C’est la priorité mis en avant par tous les signataires de la plate-forme. Nous avons une responsabilité énorme vis-à-vis des générations futures, explique Alain De Neef. Ne nombreuses écoles bruxelloises sont des écoles ghettos. La politique de la Communauté française prend insuffisamment en compte les réalités bruxelloises.

La plate-forme insiste pour que la Région soit impliquée dans les politiques d’enseignement, pour développer des pédagogies adaptées aux réalités sociales. D’aucuns auraient souhaité écrire : Régionalisons l’enseignement et profitions-en pour autoriser les écoles bilingues. Seule la seconde partie de la phrase est restée…

2. Des éléments de politique urbaine

Il y a urgence à gérer les vrais défis de la ville, insiste Alain De Neef. La fracture sociale qui se creuse de plus en plus, la genrtyfication d’une série de quartiers, les enjeux liés au caractère de plus en plus multiculturel et cosmopolite de Bruxelles. D’où les propositions pour encourager le bilinguisme (en ce compris les cartes d’identité et bannir les sous-nationalités. Mais aussi les thèmes plus urbains, comme la demande d’un péage pour désengorger la ville.

3. Un brin d’institutionnel quand même

La plate –forme s’est accordée sur la nécessité de refinancer Bruxelles et de lui accorder l’autonomie constitutive, ainsi que sur l’intérêt de créer une communauté urbaine, qui favorise les liens transrégionaux.

 
 
4.4.08
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire