Article de Véronique Lamquin dans
« Le Soir » du samedi 18 octobre 2008
Jeudi, il a enchaîné une visite de l’unité de production de la Sonaca à Mirabel, une rencontre à Montréal, avec de jeunes francophones étudiant au Québec et un dîner très privé avec d’éminents membres du patronat canadien… Dans l’avion qui l’emmène, vendredi, à Québec, Rudy Demotte a coiffé ses deux casquettes. Ministre-président wallon, il vante les mérites de sa région aux investisseurs ; chef du gouvernement de la Communauté française, il joue, ce week-end, les rapporteurs du Sommet de la francophonie. Schizophrénique ? A l’entendre, non… Reste qu’on le voit davantage sur le terrain wallon que communautaire. Façon de démontrer que les choses se passent à Namur et à Bruxelles, la Communauté n’étant qu’un simple (et ténu) trait d’union ? Rudy Demotte n’a guère envie de s’aventurer dans les débats entre fusion ou absorption d’institutions. Il faut sortir des querelles institutionnelles. Son credo ? L’approche pragmatique. Qui vide les problèmes de l’intérieur. En Belgique, quand on a un problème, on réfléchit toujours aux instruments qu’il faut pour trouver une solution. Moi je préfère me demander quelles est la solution et agir en fonction. On a tout en main. Allons-y. Faisant fi des considérations institutionnelles ? On ne me pose jamais ces questions lors de mes contacts avec les milieux économiques ou culturels ou de l’enseignement. Pas même les Bruxellois ? Non ! Les mentalités évoluent. Les perceptions qu’ont les Wallons des Bruxellois et vice versa aussi. La panacée, alors, cette double casquette ? Rudy Demotte reconnaît avoir nourri quelques doutes sur la praticabilité de la formule. Cela veut dire, très concrètement, gérer deux gouvernements, des ministres différents, en des lieux différents, sur des thématiques différentes. Je me demandais si ce serait jouable, notamment en termes de temps. C’est clair, je ne fais que ça ! Mais cela marche. On ne peut plus faire autrement ! Quelles que soient les majorités de demain, il faut un nombre restreint de ministres, qui aient tous une double casquette. C’est un gain de temps et d’efficacité inouïs. Par rapport à une situation antérieure où, reconnaît-il, la concurrence jouait parfois entre Région et Communauté – chacun a tendance, c’est humain, à défendre ses intérêts. Un exemple ? Avec un seul ministre du budget, si une entité a des marges et l’autre des besoins, c’est plus facile d’équilibrer. Le ministre-président n’entend pas pour autant s’arrêter en si bon chemin sur la voie des réformes. Balayons devant notre porte : les institutions francophones pourraient, elles aussi, revoir la gestion de certaines compétences, pour être plus efficaces. Par exemple, en matière d’enseignement, on pourrait laisser à la Communauté française son rôle normatif, tout en adaptant l’offre aux réalités, parfois très différentes, des différents bassins. L’avion se pose sur le tarmac de Québec ; la limousine noire et l’escorte attendent. Tout le contraire de la discrétion qu’apprécie Rudy Demotte. Il n’en laisse rien paraître. Mais aspire à retrouver la Wallonie. Pour y poursuivre ses chantiers et rendre aux Wallons leur fierté. C’est la responsabilité des hommes politiques. Tout comme il est urgent de rouvrir les débats de société, ce que plus aucun parti ne fait. J’espère que la campagne de 2009 le permettra. Quand on vous disait qu’il aspirait à rentrer… |
DEBAT INSTITUTIONNEL EN WALLONIE ET A BRUXELLES +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
samedi 15 décembre 2012
"DOUBLE MISSION AU CANADA" (Le Soir)
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