L'avenir de l'espace intrafrancophone a suscité mercredi quelques frictions
entre socialistes, à l'occasion d'un débat au parlement wallon. Un incident
a même opposé le président de l'assemblée, José Happart, au
ministre-président, Rudy Demotte. Le chef de groupe MR, Serge Kubla, est
revenu sur les dissonances qui s'étaient fait entendre la semaine passée
entre M. Demotte et la ministre-présidente de la Communauté française, Marie
Arena.
*Réflexion wallonne
*Le premier avait donné l'impression qu'il ne voulait pas lancer de grand
forum institutionnel tandis que la seconde, le lendemain, appelait les
Francophones à réfléchir sur leur avenir, y compris sur le plan
institutionnel. Dans sa réponse, le ministre-président a rappelé à M. Kubla
que tous le monde refusait une réflexion qui aurait lieu au seul niveau
wallon et que la Communauté française constituait le trait d'union entre
Bruxelles et la Wallonie. Aux yeux de M. Happart, la réponse est apparue
comme un refus du gouvernement de laisser le parlement wallon débattre de
telles questions.
*Van Cau a un goût amer
*"L'exécutif n'a pas à juger de l'intérêt de nos débats", a lancé M. Happart
au ministre-président. "Je n'ai pas dit ça et je ne le prétends pas. Ne me
faites pas de procès d'intention!", a répondu M. Demotte, visiblement
énervé. Une autre voix discordante s'est faite entendre: celle de M. Van
Cauwenberghe, tenant, comme M. Happart, du courant régionaliste. L'appel
lancé par Mme Arena lui a laissé un goût amer et dépossède, selon lui, la
Wallonie du droit de mener son propre débat.
*Fuite en avant
*"Le parlement wallon et les Wallons ont été cocus la semaine passée",
a-t-il déclaré. Il a appelé les parlementaires wallons à l'audace: "Il est
indispensable que nous osions une réflexion entre Wallons. Nous avons ici la
légitimité de mener un débat". Selon lui, l'appel de Mme Arena s'apparente
d'ailleurs plus à "une fuite en avant de la Communauté qui sent qu'elle ne
restera pas ce qu'elle est et qui essaie que l'on ne mette pas en débat son
avenir".
*Silence du cdH
*Une troisième voix socialiste s'est faite entendre. Le député germanophone
Edmund Stoffels s'est joint à l'interpellation pour rappeler que sa
Communauté avait elle aussi adopté des positions en la matière et qu'elle
entendait être associée aux réflexions.
Dans la majorité, le cdH s'est tu. Dans l'opposition, Ecolo a en revanche
déploré le climat qui entourait ce débat. "Il y a un problème de leadership
entre le PS et le MR, et il y a maintenant un deuxième problème: celui de
querelles internes et de revanches au sein du PS. Nous donnons vis-à-vis de
l'extérieur, et de la Flandre en particulier, une image très peu positive",
a mis en garde Marcel Cheron. (belga)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire