C'était il y a six mois. Ça chauffait au Parlement wallon. Le débat sur la réforme institutionnelle était happé par le groupe Wallonie-Bruxelles. Le ministre-président wallon, Rudy Demotte, venait de donner son feu vert à Arena. Et pourquoi pas au Parlement wallon? Ce jour-là, les régionalistes ont vu rouge. Pour Jean-Claude Van Cauwenberghe (PS), c'était clair: les Wallons étaient «cocus».
Et voilà que, ce mardi, le président du Parlement wallon, José Happart, orchestrera, depuis son cabinet, le premier groupe de réflexion wallon sur la réforme institutionnelle, avec dix députés wallons (4 PS, 3 MR, 2 CDH et un Écolo). Jean-Claude Van Cauwenberghe en est. Heureux de constater que le PS a lâché du lest. «Il faut dire que nous nous sommes montrés insistants», sourit-il. À force d'enfoncer le clou au boulevard de l'Empereur... Même le ministre wallon de l'Économie, Jean-Claude Marcourt, s'y est mis, en proposant de réduire la voilure de la Communauté française. Outre le chef de groupe Maurice Bayenet, les deux autres députés PS qui cogiteront aussi sur la réforme vue depuis Namur sont ceux qui siègent aussi au groupe Wallonie-Bruxelles (Collignon et Simonis).
Pour le MR, Serge Kubla en sera lui aussi. Conscient d'un certain embouteillage de débats à tous niveaux mais... «L'important, c'est que le Parlement wallon sorte de son mutisme. Il doit avoir sa propre position. Le Parlement flamand, lui, il n'hésite pas. En juillet, nous avons un rendez-vous incertain avec un deuxième paquet de compétences à régionaliser. Le Parlement wallon doit se positionner. Nous sommes l'institution qui représente les Wallons. Et personne d'autre», résume-t-il.
Le CDH envoie la même représentation que celle qui siège déjà au groupe Wallonie-Bruxelles: Michel de Lamotte et Anne-Marie Corbisier. Le ton est plus tiède. «Pour nous la discussion est globale. Il faut surtout un discours francophone, parler d'une seule voix, sous la coupole de la Communauté française. La Région doit s'affirmer. Mais sans repli», insiste Michel de Lamotte.
Pour Écolo, Bernard Wesphael considère que le débat n'a que trop tardé. «Il faut du concret. Pas de la tuyauterie institutionnelle. Il faut un vrai projet wallon ambitieux. Mais si c'est pour assister à des règlements de compte au sein du PS, qu'on ne compte pas sur nous!»
16.4.08
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