jeudi 13 décembre 2012

LES WALLONS POUR LE FEDERALISME A TROIS REGIONS



Les députés wallons ont voté ce mercredi après-midi au Parlement wallon une résolution qui détermine la position de la Wallonie dans le débat communautaire. Cette résolution est le fruit du consensus des quatre partis démocratiques et s'inscrit dans le cadre des négociations institutionnelles. Elle affirme un fédéralisme fondé sur trois Régions et la solidarité entre la Wallonie et Bruxelles au travers de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

"L'équilibre institutionnel du fédéralisme belge s'appuie prioritairement sur trois Régions", dit le texte, affirmant la "solidarité entre la Région wallonne et la Région bruxelloise, particulièrement au travers d'une Fédération Wallonie-Bruxelles, actuellement assurée par la Communauté française, garante du destin commun des Wallons et des Bruxellois francophones par des liens institutionnels et fonctionnels forts".
La résolution établit par ailleurs une série de balises dans le cadre du débat communautaire: maintien de la solidarité interpersonnelle, par le biais de la sécurité sociale, et interrégionale, par le biais de la loi de financement, opposition à toute concurrence fiscale entre Régions ou à tout transfert de compétences qui ne s'accompagnerait pas des moyens adéquats, etc.

Une Région bruxelloise forte
Le texte insiste en outre sur la nécessité de reconnaître la Région bruxelloise comme une Région à part entière et soutient l'élargissement de celle-ci ainsi qu'une ratification sans réserve et sans délai de la Convention-cadre sur la protection des minorités nationales.
Il défend la proposition visant à soumettre le contentieux administratif et linguistique dans les communes à facilités aux chambres bilingues du Conseil d'Etat.
Il préconise également d'assurer aux Régions une représentation au sein des institutions fédérales lorsque les compétences de celles-ci les concernent directement.
Dans les couloirs du parlement, le ministre-président Rudy Demotte s'est réjoui du consensus auquel ont abouti le PS, le MR, le cdH et Ecolo. "C'est la première fois qu'une entité politique francophone définit aussi clairement un mandat de négociation", a-t-il expliqué.Selon lui, il s'agit là d'une façon de renvoyer la balle du côté flamand après les déclarations des jours précédents et la proposition d'un dialogue de communauté à communauté. "On dit 'chiche' mais voilà ce que nous pensons", a-t-il souligné.

Dépassons le "petit ronron" actuel
Dans cet esprit, il voit d'ailleurs ce dialogue chapeauté par un comité de pilotage où l'on retrouverait les ministres-présidents flamand, wallon/francophone et Bruxellois, en l'occurence, Kris Peeters, Rudy Demotte et Charles Picqué.
Au cours du débat, le député Serge Kubla (MR) a en outre appelé les Francophones à dépasser le "petit ronron" actuel dans le débat sur le transfert de compétences. "J'ai le sentiment que, cette fois-ci, la détermination flamande est telle que, ou bien on en prend conscience et on la rencontre avec les balises que nous avons posées, ou il faut s'attendre à des lendemains difficiles et explosifs", a-t-il averti.
Dans les rangs cdH, l'on s'est montré beaucoup moins affirmatif sur le fait régional. Michel de Lamotte s'est attaché à rappeler l'existence de trois Communautés, qui ont chacune une identité linguistique et culturelle et constituent elles aussi un élément incontournable de la réalité belge. Peu importe, à ses yeux, que l'on parle de Communauté française ou de Fédération Wallonie-Bruxelles.
Sur les bancs Ecolo, Bernard Wesphael s'est félicité d'un texte qui ne jetait pas de l'huile sur le feu tout en présentant des revendications fortes et légitimes. Il a aussi rappelé les dernières lignes de la résolution: elles insistent sur la seconde phase des travaux wallons en la matière qui porteront sur l'instauration d'une circonscription électorale à l'échelle régionale et simplification des structures publiques.
Un passage évoque la "place importante de la Communauté germanophone" dans la Région wallonne. Une députée germanophone, Monika Dethier (Ecolo) a regretté de ne pouvoir s'exprimer sur la question. Selon elle, il était indispensable d'affirmer la place de cette Communauté au même niveau que les autres entités fédérées.

16.7.08
 

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