Paul Piret Mis en ligne le 11/07/2008
Le groupe interne au Parlement wallon a accouché d'une proposition. Sa vision : trois Régions, et une Fédération Wallonie-Bruxelles forte.
Piquant. Jeudi matin, au moment même où la sortie dans "La Libre" du rapport de synthèse (ou affiché comme tel) Busquin-Spaak faisait des vagues entre partenaires du groupe Wallonie-Bruxelles (ci-dessus), une autre instance trouvait un consensus auquel bon nombre de ses membres avaient pourtant confié qu'ils ne croyaient plus (LLB de samedi dernier). On parle du groupe à peu près parallèle (ou doublon ?, concurrent ?, complémentaire ?) au premier cité, créé début avril au sein du Parlement wallon. Et le paradoxe ne s'arrête pas là ! Alors que les accents fort régionalistes en provenance du groupe Wallonie-Bruxelles ont surpris, heureusement ou pas selon les cas, le groupe wallon présumé très régionaliste au départ paraît avoir assez ménagé les sensibilités plus "communautaristes" pour forger à l'arrivée un projet d'accord.
Priorité régionale, mais...
Sous réserve de sa discussion dans chacun des quatre partis, puis de son vote en séance plénière mercredi prochain (soit... le lendemain du 15 juillet), que dit donc cette "proposition de résolution dans le cadre des négociations institutionnelles" qui compte pile 100 lignes ? Sa double clé, nous semble-t-il : 1° elle "rappelle" (sic) que "l'équilibre institutionnel du fédéralisme belge s'appuie prioritairement sur trois Régions, dont les Parlements sont composés de représentants élus directement au suffrage universel" (ce qui, en clair, se distancie de la représentation flamande garantie au Parlement bruxellois et bien sûr, plus généralement, de la conception flamande de l'Etat axé sur ses Communautés); 2° elle "affirme dans le même temps l'importance de la solidarité entre la Région wallonne et la Région bruxelloise, particulièrement au travers d'une Fédération Wallonie-Bruxelles garante du destin commun des francophones, par des liens institutionnels et fonctionnels forts".
Voilà, en gros, qui rappelle le schéma commun aux ministres-Présidents Demotte et Picqué. Mais l'insistance sur les "liens forts" de ladite "Fédération" laisse leur part aux sensibilités plus communautaristes. De même, plus loin, que "l'attachement à des entités fédérées fortes", entités dont la Communauté française fait forcément partie... mais implicitement : elle n'est pas citée (comme d'ailleurs dans tout le reste de la déclaration) au contraire de Bruxelles ("Région à part entière", "soutien" à son élargissement), de la Communauté germanophone ("confirmation de sa place importante dans la Région wallonne"), voire du Sénat (à réformer pour que soit "assurée une représentation des Régions").
Il est vrai que "les pistes d'avenir de la Fédération Wallonie-Bruxelles" seraient étudiées par le groupe ultérieurement, ainsi que "l'organisation des institutions wallonnes". On vise ici, notamment, une circonscription électorale wallonne unique pour une partie du Parlement et l'avenir des provinces.
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