« Benoît Cerexhe « associé » à la Communauté française » - Belga – « Le Soir »
La classe politique vient d'assister à la naissance d'une nouvelle espèce. Ordre : mandataire ; famille : membre d'un gouvernement ; genre : ministre ; espèce : ministre associé. Le premier représentant de cette génération spontanée a pour nom Benoît Cerexhe (CDH) qui, dès ce vendredi, siégera comme ministre associé au gouvernement de la Communauté française.
Une nouvelle étape dans le rapprochement des institutions francophones. Une suite logique, aussi, au remaniement de mars dernier, qui avait vu Rudy Demotte enfiler la double casquette de ministre-président de la Région wallonne et de la Communauté française. A peine intronisé, le Flobecquois s'était lancé sur le terrain institutionnel, tranchant de vieux débats et exposant sa vision. Enterrée la fusion Région wallonne/Communauté française. Place à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Qui donne la primauté au fait régional sans effacer le trait d'union entre francophones qu'est la Communauté française. « C'est le même fil, souligne Rudy Demotte. Ma stratégie, c'est la mise en commun de nos politiques. Et avancer vers la fédération, qui permettra une gestion commune des compétences. D'ici là, on s'adapte aux réalités institutionnelles. » D'où les gouvernements conjoints. Tel celui qui a réuni les exécutifs de la Région wallonne et de la Communauté française ou celui qui, ce vendredi, rassemblera la Région wallonne, la Communauté française et la Commission communautaire française (Cocof). D'où aussi, la présence, désormais systématique, d'un ministre bruxellois au sein du gouvernement de la Communauté française. A savoir Benoît Cerexhe. A qui l'on confère un statut de « ministre associé ». Concrètement, il sera donc convié aux réunions du gouvernement pour y porter la voix bruxelloise et défendre les intérêts de la capitale. Mais il ne participera pas aux délibérations, n'exercera évidemment pas de compétences et ne disposera donc pas d'un cabinet en tant que tel. « Cela n'aurait pas été un bon signal, à un an des élections », souligne l'intéressé. Le CDH bruxellois, par ailleurs responsable de la Cocof, ne sera du reste pas le seul ministre régional (bruxellois ou wallon) à se voir, à la faveur d'un dossier le concernant, inviter au gouvernement de la Communauté. La modification du règlement de fonctionnement du gouvernement communautaire prévoit en effet aussi que le ministre-président peut inviter tout ministre à assister à une séance. « Exemple : quand on parle d'enseignement, on pourrait associer les deux ministres régionaux de l'emploi », insiste Demotte. Pour qui ce mécanisme d'invitation permettra aussi d'associer les deux Régions sans passer par la lourdeur de réunions conjointes. Cette formule préfigure assurément les doubles casquettes généralisées (qui verraient l'exécutif communautaire constitué des seuls ministres régionaux). Elle permet, au passage, au CDH de rééquilibrer les poids des formations au sein du gouvernement – le remplacement d'Arena par Demotte ayant renforcé le PS.
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