mardi 11 décembre 2012

ROCARD : NON AU RATTACHEMENT




Dans « La Dernière Heure » du vendredi 23 novembre 2007, l’ancien Premier ministre français Michel Rocard répond aux questions de Vincent Schmidt

(...) Q. Si, malgré les efforts politiques, la scission devait devenir effective, cela ne poserait-il aucun problème, au niveau européen ?

R. Nous n’avons pas à prendre position en ce moment. Si tel devait être le cas, il est clair que les deux Etats issus de cette scission ne seraient pas automatiquement reconnus par l’Union européenne. De même, personne ne sait ce qu’il adviendrait de Bruxelles et il ne coule pas de source non plus que les institutions européennes y demeurent établies. Tout cela pourrait être remis en question…

Q. Le rattachement de la Wallonie à la France est également une hypothèse qu’une frange de la Wallonie envisage. Côté français, comment une telle issue serait-elle perçue ?

R. Le rattachement serait, dans tous les cas, une issue bizarre. Il n’y a cependant aucune attente française de ce côté-là. Je pense que ce ne serait d’ailleurs pas dans l’intérêt wallon d’en arriver à ce stade. D’ailleurs, le Luxembourg est un Etat bien plus petit que la Belgique et il n’a aucune difficulté à exister en tant que tel. Il y a peu de temps encore, le mouvement rattachiste ne totalisait d’ailleurs que 3% d’adeptes.

Q. En son temps, le général de Gaulle avait cependant envisagé ce rattachement…

R. C’était une tout autre époque. Il faut rappeler le contexte. La Belgique vivait alors une crise intrabelge qui n’avait rien à voir avec l’opposition entre Flamands et Wallons. La question était alors de savoir ce qui, de la royauté ou de la république, était le meilleur système. Plus personne ne partage cet avis aujourd’hui.


24.11.07
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire