L. G.
Mis en ligne le 14/01/2008
Le Groupe Wallonie-Bruxelles doit fournir des résultats concrets pour début mars. Ses 4 groupes de travail se réunissent ces lundi et mardi. La présence, provisoire, de la "société civile" dans le débat est intéressante à double titre.
Alors que les présidents de partis francophones tentent d'adopter une position commune en vue des négociations institutionnelles et que le groupe des 12 - et plus si affinités... - va débuter ses travaux, le Groupe Wallonie-Bruxelles se remet au travail. Si les observateurs sont partagés quant à l'utilité qu'aura cette instance lancée le 27 septembre par la ministre-Présidente francophone, ses deux coprésidents, Antoinette Spaak (MR) et Philippe Busquin (PS), dans l'entretien qu'ils accordent à "La Libre", se disent persuadés qu'elle aura un rôle à jouer pour définir l'avenir institutionnel des francophones de Belgique. Non pas dans la négociation fédérale proprement dite (ça, c'est l'affaire des présidents de parti), mais dans la réflexion sur un meilleur fonctionnement des institutions wallonnes, bruxelloises, de la Communauté française et de la périphérie bruxelloise.
À l'origine, le Groupe Wallonie-Bruxelles devait travailler à l'horizon 2009. Vu la tournure qu'ont prise les discussions fédérales, les francophones ont décidé d'accélérer le mouvement.
Ces lundi et mardi, se réunissent pour la première fois les quatre groupes de travail mis en place au sein du Groupe Wallonie-Bruxelles, suivant les quatre thèmes définis (socio-économique; mobilité et environnement; matières personnalisables; culture; recherche et enseignement). Ces quatre sous-groupes, après débats et éventuelles auditions, devront faire rapport en séance plénière, le 4 mars prochain. Le rapport sera co-rédigé par un politique et un membre de la "société civile" (voir ci-dessus).
Entre-temps, la prochaine séance plénière aura lieu le 29 janvier. Après les économistes venus apporter, le 18 décembre, leur éclairage en matière de sécurité sociale, de transfert Nord-Sud ou de fiscalité (voir "La Libre" du 19/12), les 36 membres auront l'occasion d'entendre quatre constitutionnalistes.
M.Uyttendaele (ULB) abordera "l'articulation des collectivités fédérées et la question de la sous-nationalité dans l'espace Wallonie-Bruxelles". M.Dumont (Saint-Louis) consacrera son exposé à "l'exercice des compétences communautaires à Bruxelles". M.Verdussen (UCL) se penchera sur "les frontières de l'espace Wallonie-Bruxelles et la protection des minorités". Enfin, M.Scholsem (ULg) se concentrera sur "les compétences fiscales et financières des collectivités de l'espace Wallonie-Bruxelles".
"C'était intéressant de les entendre lors notre réunion de préparation", confie Antoinette Spaak. Ils affichent une grande convergence d'opinion."
Les deux présidents soulignent également l'intérêt d'avoir associé au Groupe seize personnalités non-politiques. D'abord pour leur apport au débat. Mais aussi en tant que personnes relais auprès des citoyens. Philippe Busquin : "Quand les experts économistes ont abordé la sécurité sociale, un représentant des milieux patronaux est intervenu, répétant les clichés qu'on nous impose depuis des années du côté flamand : "Un malade wallon coûte plus cher qu'un malade flamand". L'expert a répondu que c'était un cliché. C'était vrai il y a 20 ans, plus maintenant. Je pense donc que c'est très intéressant d'associer ces personnes qui sont des relais d'opinion dans la société civile. Il faut une fois pour toutes que les francophones arrêtent de nourrir eux-mêmes leurs propres complexes. C'est terrible. Nos médias aussi doivent contre-attaquer. Il faudrait quand même que nous ayons un certain militantisme médiatique."
Néanmoins, en temps voulu, les 18 non-politiques du Groupe se verront montrer la porte de sortie. "À un moment donné, affirme Mme Spaak, il faudra commencer à discuter entre politiques. Le rapport final du Groupe Wallonie-Bruxelles sera évidemment un rapport politique."
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire