Article de Laurent Gérard dans « La libre Belgique » du mercredi 17 décembre 2008
Intéressant, décevant ou
frustrant: retour sur la participation civile au Groupe. ° La démarche était
originale: associer, dans un même groupe de débat, une moitié de représentants
de partis politiques et une autre moitié "issue de la société civile". Au terme
d’une année de discussions sur l’avenir des francophones, le Groupe
Wallonie-Bruxelles a-t-il obtenu des résultats intéressants? Pour ses deux
coprésidents Philippe Busquin (PS) et Antoinette Spaak (FDF), c’est oui ("La
Libre" du 16/12), même s’ils reconnaissent qu’ils auraient voulu "aller plus
loin" . Le rapport qu’ils ont rendu lundi sur "l’évolution du paysage
institutionnel et le concept de Fédération Wallonie-Bruxelles" a certes
recueilli l’aval des quatre partis francophones, mais qu’en pensent les membres
non-politiques du Groupe? Comment ont-ils vécu cette expérience de participation
directe à la vie politique? Brice Many (Conseil de la jeunesse catholique) tire
"un bilan positif, malgré la difficulté de brasser en un seul lieu des
politiques, qui ont des comptes à rendre aux électeurs et à leur parti, et des
gens de la société civile". C’était en tout cas enrichissant. "Cela nous a
permis de décoder comment fonctionne le monde politique, témoigne Jean-Pierre
Champagne (Fédération wallonne des agriculteurs). Et de remarquer à quel point
il est conservateur quant aux structures (Communauté française, Cocof)." A quel
point, aussi, il est partagé. Bernard Rentier, recteur de l’université de Liège:
"On est noyé dans les clivages. On comprend mieux les limitations de l’action."
"On nous a donné la parole, ce qui est déjà sympathique, estime cependant le Pr
Rentier. On savait que le relais serait pris par les politiques. Je ne crois pas
que nous avons été instrumentalisés mais nous avons été appelés pour donner une
crédibilité extérieure. La politique, c’est l’affaire des politiques. Ici,
c’était un peu de la politique "marche blanche", de la consultation populaire."
Et le fruit du travail du Groupe, adopté lundi en séance plénière, est-il
satisfaisant? "Si ce n’est l’unanimité sur la nécessité d’un lien entre
Bruxelles et la Wallonie, on savait qu’on n’arriverait à rien de transcendant",
fait remarquer Bernard Rentier. "Le résultat limité est sans doute lié à la
complexité institutionnelle, juge Jean-Yves Saliez (Inter-Environnement
Wallonie), mais aussi à un manque de méthode, de rigueur. Je n’ai d’ailleurs pas
participé jusqu’au bout. Si c’est pour entendre des litanies d’autosatisfaction
d’acteurs économiques en place" Brice Many est moins sévère: "Le rapport de
lundi ne permet pas de prendre la mesure de la qualité de ce qui a été fait par
les groupes de travail (NdlR: enseignement, matières personnalisables, économie
et culture). Je préfère dire que c’était le rapport des politiques plutôt que
celui du Groupe Wallonie-Bruxelles. Si on pouvait maintenant préciser ce vers
quoi les francophones veulent aller, ce serait bien." Jean-Pierre Champagne
acquiesce: "Le résultat positif, c’est le renforcement des liens
Bruxelles-Wallonie avant les élections. Pour le reste, les débats devront être
poursuivis. Il faudra concrétiser, en dehors de toute passion." Mais le débat,
notamment sur l’enseignement, sera-t-il poursuivi après les élections? Certains
en doutent. Déçu, Jean-Claude Vandermeeren (ex-FGTB wallonne) se demande si "le
débat ne sera pas enterré". "Pourtant, dit-il, tout en s’interrogeant sur la
"crédibilité" des politiques, le texte final est inodore et incolore. C’est un
compromis politique un peu vide, sans propositions concrètes. Il n’y a jamais eu
de véritable débat en séance plénière sur la question
régionalistes-communautaristes. On n’a rien réglé. J’attends qu’on aille plus
loin." Affaire à suivre, donc. Enfin, peut-être.
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DEBAT INSTITUTIONNEL EN WALLONIE ET A BRUXELLES +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
samedi 15 décembre 2012
"WALLONIE-BRUXELLES, OU QUAND LES NON-POLITIQUES SE FROTTENT A LA POLITIQUE" (La Libre)
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