Article de Pierre Bouillon dans « Le Soir » du mardi 16 décembre 2008
Formé il y a un an, le
Groupe Wallonie-Bruxelles (18 parlementaires, 18 membres de la société civile) a
donc clôturé ses travaux. Sa réflexion sur nos institutions francophones a été
couchée dans un rapport que livrait « Le Soir » de lundi. En gros : si les
Régions sont reconnues comme formant le socle du fédéralisme, il n’est pas
question de liquider la Communauté française. Un statu quo ? Dire ça agace les
présidents du groupe de réflexion. Et devant la presse, lundi soir, Antoinette
Spaak (FDF) et Philippe Busquin (PS) ont souligné l’émergence d’un consensus
politique qui éteint (enfin et pour de bon) la querelle entre les régionalistes
(dont les plus engagés veulent supprimer la Communauté et les
communautaristes (parmi lesquels certains veulent fondre la Région wallonne dans
le pouvoir communautaire). Si ceci est effectivement un acquis, c’est un peu le
seul. Le rapport repère des faiblesses (institutions complexes, compétences mal
distribuées) mais sans émettre la moindre solution. En fin de conférence de
presse, Busquin admettra : Mon ambition était beaucoup plus forte. Au rayon du
concret, on retiendra un changement de nom (après scrutin, dites Fédération
Wallonie-Bruxelles au lieu de Communauté , l’idée de composer l’exécutif
de ministres régionaux (c’est déjà en partie le cas) et deux messages à la
Flandre – le texte lance un appel à refinancer Bruxelles et à l’élargir pour la
relier géographiquement à la Wallonie. Vice la Communauté, donc. Côté
régionalistes, on porte le deuil ? Chacun a dû faire des concessions, nous dit
Christophe Collignon (PS). Je retiens, comme régionaliste, qu’il y a dans le
rapport l’affirmation que la Belgique est prioritairement construite sur les
Régions. Notons que si le texte a été adopté par tous les partis ; il a fâché
des délégués de la société civile, syndicats et patronat souhaitant régionaliser
l’école. Point final, maintenant ? Non. Le groupe de travail « enseignement » va
continuer à réfléchir. Il y sera question d’amplifier un passage du rapport
appelant la Communauté à engager des politiques différenciées selon les
sous-régions (ou « bassins scolaires). Christophe Collignon : Il faut mieux
reconnaître les spécificités du terrain. Tout le monde est d’accord sur ce
constat et donc, croyez-moi : ça va bouger. Selon quel schéma ? Aujourd’hui la
Communauté porte deux casquettes. Elle est pouvoir normatif pour l’ensemble des
écoles et pouvoir organisateurs d’une série d’écoles (celles dites de la
Communauté . Pour Collignon, la Communauté
continuerait à édicter les normes (ce qui signifie : mêmes programmes, mêmes
cours, mêmes diplômes, etc., pour tout le monde). Et les régions seraient
pouvoirs organisateurs des écoles aujourd’hui gérées par la Communauté. Marcel
Cheron ‘Ecolo) montre aussitôt les dents : Ca, c’est la dernière invention des
régionalistes pour régionaliser en douce l’école. Il n’en est pas question.
Eteinte, vraiment la querelle entre communautaristes et régionalistes
?
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