samedi 15 décembre 2012

"STATU QUO (QUOI QU'ON DISE) SAUF SUR L'ECOLE" (Le Soir)

Article de Pierre Bouillon dans « Le Soir » du mardi 16 décembre 2008
Formé il y a un an, le Groupe Wallonie-Bruxelles (18 parlementaires, 18 membres de la société civile) a donc clôturé ses travaux. Sa réflexion sur nos institutions francophones a été couchée dans un rapport que livrait « Le Soir » de lundi. En gros : si les Régions sont reconnues comme formant le socle du fédéralisme, il n’est pas question de liquider la Communauté française. Un statu quo ? Dire ça agace les présidents du groupe de réflexion. Et devant la presse, lundi soir, Antoinette Spaak (FDF) et Philippe Busquin (PS) ont souligné l’émergence d’un consensus politique qui éteint (enfin et pour de bon) la querelle entre les régionalistes (dont les plus engagés veulent supprimer la Communauté et les communautaristes (parmi lesquels certains veulent fondre la Région wallonne dans le pouvoir communautaire). Si ceci est effectivement un acquis, c’est un peu le seul. Le rapport repère des faiblesses (institutions complexes, compétences mal distribuées) mais sans émettre la moindre solution. En fin de conférence de presse, Busquin admettra : Mon ambition était beaucoup plus forte. Au rayon du concret, on retiendra un changement de nom (après scrutin, dites Fédération Wallonie-Bruxelles au lieu de Communauté, l’idée de composer l’exécutif de ministres régionaux (c’est déjà en partie le cas) et deux messages à la Flandre – le texte lance un appel à refinancer Bruxelles et à l’élargir pour la relier géographiquement à la Wallonie. Vice la Communauté, donc. Côté régionalistes, on porte le deuil ? Chacun a dû faire des concessions, nous dit Christophe Collignon (PS). Je retiens, comme régionaliste, qu’il y a dans le rapport l’affirmation que la Belgique est prioritairement construite sur les Régions. Notons que si le texte a été adopté par tous les partis ; il a fâché des délégués de la société civile, syndicats et patronat souhaitant régionaliser l’école. Point final, maintenant ? Non. Le groupe de travail « enseignement » va continuer à réfléchir. Il y sera question d’amplifier un passage du rapport appelant la Communauté à engager des politiques différenciées selon les sous-régions (ou « bassins scolaires). Christophe Collignon : Il faut mieux reconnaître les spécificités du terrain. Tout le monde est d’accord sur ce constat et donc, croyez-moi : ça va bouger. Selon quel schéma ? Aujourd’hui la Communauté porte deux casquettes. Elle est pouvoir normatif pour l’ensemble des écoles et pouvoir organisateurs d’une série d’écoles (celles dites de la Communauté. Pour Collignon, la Communauté continuerait à édicter les normes (ce qui signifie : mêmes programmes, mêmes cours, mêmes diplômes, etc., pour tout le monde). Et les régions seraient pouvoirs organisateurs des écoles aujourd’hui gérées par la Communauté. Marcel Cheron ‘Ecolo) montre aussitôt les dents : Ca, c’est la dernière invention des régionalistes pour régionaliser en douce l’école. Il n’en est pas question. Eteinte, vraiment la querelle entre communautaristes et régionalistes ?

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