« Pas de remaniement en vue aux gouvernements de la Région et de la Communauté. Mais une volonté affirmée de travailler à l'unisson. » - Article de Jean-Christophe Herminaire dans « Vers l’Avenir » du samedi 19 avril 2008
Un «outil de concertation sociale», réunissant Wallons et Bruxellois, des «projets communs» en matière de simplification administrative, une «plus grande harmonisation» des fonctions publiques wallonne et communautaire, une «plate-forme cinéma» qui veut réunir les exécutifs du pays,... il n'y a pas de hasard des mots.
Les initiatives de rapprochement abondaient, hier, dans l'ordre du jour du gouvernement conjoint entre Wallonie et Communauté française. Le premier organisé au lendemain de la «bombe» lancée par le tandem Demotte-Picqué. La Fédération est en marche.
Certes, les têtes restent en place. Les ministres wallons et communautaires présents, hier, dans les locaux de Technofutur à Gosselies, sont inchangés. Il n'est d'ailleurs pas question, précise le ministre-président commun, d'un remaniement ministériel pour l'instant,. N'en déplaise au MR Serge Kubla. Mais les élans ne trompent pas.
En abordant 36 points essentiellement techniques, «nous avons voulu montrer que les deux gouvernements voulaient avancer main dans la main, que ces gouvernements conjoints ne sont pas symboliques, que c'est vraiment du pratique. On veut banaliser le besoin d'être cohérents», affirme Rudy Demotte.
«On avance très concrètement mais nous devons aussi décider de nous réunir plus régulièrement», explique encore le ministre-président. «Ce qui est aujourd'hui un bon pli peut devenir demain un mécanisme institué.» D'autres pas en avant seront faits, comme l'organisation, fin mai, d'une réunion commune entre Wallonie, Communauté française et Cocof, la Commission des Bruxellois francophones.
En attendant, s'exprime déjà la volonté de décloisonner les politiques régionales et communautaires, dans des domaines clés comme la recherche, les nouvelles technologies et la formation.
Cette dernière, qui touche à la fois à l'enseignement et aux entreprises, est un bel exemple des synergies à modeler. Le statut unique pour la formation des jeunes en alternance, le plan Formation-Insertion, la validation des compétences, l'offre d'alphabétisation ou le plan langue, autant d'initiatives qui visent à conforter le capital humain dans le même temps où se développent les atouts technologiques de la Wallonie. Avec un seul but: l'emploi.
Aux 24 Centres technologiques avancés, qui donneront des outils modernes aux jeunes en formation (de tous les réseaux), répondent en écho les programmes d'excellence qui visent à favoriser la recherche de pointe.
Mais il est des domaines plus inattendus où les compétences wallonnes et communautaires s'entremêlent. Comme cette plate-forme cinéma initiée par Fadila Laanan. Les professionnels du secteur auront enfin «des interlocuteurs prêts à les aider», dit-elle. Gouvernements wallon, bruxellois mais aussi flamand et germanophone seront invités à s'y associer. Et même le patrimoine est touché par cette «rapprochite aiguë» Les deux entités vont collaborer dans le financement des biens culturels classés.
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