M.Bu. Mis en ligne le 17/06/2008
Un député wallon propose une régionalisation de l'Enseignement au groupe Wallonie-Bruxelles. MR, CDH, Ecolo et... PS torpillent l'idée du socialiste. En revanche, Daoust (FEB) et Vandermeeren (FGTB) apprécient.
Au comptoir des trouble-fêtes, Christophe Collignon est un sacré client. Pensez donc, le groupe Wallonie-Bruxelles jouait les tortillards de montagne, progressant [?] sans se presser, et voilà que le socialiste wallon, président d'un des quatre groupes de travail - celui sur "les matières économiques et sociales" - propose de régionaliser l'Enseignement de son groupe de travail. Le feu aux poudres.
Du coup, lundi soir, les coprésidents du Groupe "WB", Antoinette Spaak (FDF) et Philippe Busquin (PS) ont dû enfiler les casques de pompiers pour éteindre fissa l'incendie : "Il n'y aura pas un diplôme wallon et un diplôme bruxellois, a assuré Philippe Busquin. Ce serait ridicule. Il y a des avis divergents et les travaux sont loin d'être terminés". "Il y a toujours eu deux tendances : les représentants plus communautaristes que régionalistes et les représentants plus régionalistes que communautaristes", a rappelé Antoinette Spaak. "C'est intéressant de tenter de rapprocher les points de vue".
Les casques rouge (Busquin) et bleu (Spaak) remettront une synthèse provisoire des conclusions des quatre groupes le 10 juillet prochain.
Mais voilà : le groupe "Collignon" a bel et bien marché sur les plates-bandes du groupe "Enseignement". "Christophe Collignon a profité de sa présidence pour faire passer ses idées régionalistes, peste Françoise Schepmans (MR), rapporteur du "groupe Enseignement". C'est dommage. C'est un sujet très sensible et il ne doit certainement pas être traité à l'emporte-pièce. Notre groupe abordera ces points mais ce travail n'est certainement pas près d'être terminé !", insiste la libérale.
"Valeurs communes"
Mardi midi, réuni en urgence, le groupe de travail Collignon a quelque peu revu ses ambitions régionalistes à la baisse. Subsiste, néanmoins, un paragraphe dans les conclusions : "La possibilité d'une déclinaison régionale de l'enseignement permettant de mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque Région a été évoquée à plusieurs reprises. L'ampleur de cette déclinaison régionale pourrait aller [...] jusqu'à la régionalisation pure et simple".
Et l'après-midi, devant la plénière du groupe Wallonie-Bruxelles, Christophe Collignon s'est retrouvé seul à défendre son rapport. Ou presque : Jean-Claude Daoust (ex-FEB) est monté au créneau pour lire le rapport en lieu et place du syndicaliste Jean-Claude Vandermeeren (FGTB, absent). "C'est la première fois que j'interviens pour remplacer un syndicaliste et que je suis d'accord avec lui", s'est amusé Jean-Claude Daoust.
Là, l'Ecolo José Darras (second rapporteur du "groupe Collignon" avec Vandermeeren) est intervenu pour se désolidariser des conclusions de son propre groupe de travail et de l'alliance objective naissante entre régionalistes wallons et bruxellois, syndicalistes et monde patronal.
La socialiste Anne-Marie Mouzon a enchaîné pour torpiller Collignon : "Il y a plus de similitudes entre l'enseignement dans certains quartiers de Bruxelles et du Borinage que vous ne le pensez ! Mettre en place un enseignement différencié sur base des Régions n'aurait pas de sens", a sifflé la socialiste. Denis Grimberghs (CDH) et Olivier Maingain (FDF) ont porté l'estocade. "L'enseignement connaît suffisamment de difficultés pour ne pas qu'on lui en ajoute de supplémentaires. Et puis, les Régions sont déjà associées puisqu'elles sont au Parlement de la Communauté française", a fait remarquer Grimberghs. "Soyons bien attentifs au fait que l'enseignement va au-delà de la transmission de la langue, a avertit Olivier Maingain. Ce sont aussi des valeurs communes que nous voulons transmettre aux enfants de Bruxelles et de Wallonie".
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