mardi 11 décembre 2012

LETTRE OUVERTE DE PRO BRUXSEL



Citoyens bruxellois de diverses origines linguistiques, sociales, ethniques et philosophiques, nous ne pouvons plus supporter le peu de cas fait de Bruxelles dans la tourmente politique actuelle.

Seules deux mesures sont actuellement proposées au débat : un élargissement aux communes à facilités et un ènième hypothétique "refinancement" de la Région bruxelloise - les caisses de l'Etat fédéral étant quasi vides-. Cela s'est fait sans consultation préalable des principaux intéressés et sans convier autour de la table les principaux acteurs politiques bruxellois qui pourraient tenter de défendre l'intérêt de Bruxelles.

Une fois de plus nous voyons se profiler les conséquences néfastes pour notre Région d’une future réforme de l’Etat envisagée par des responsables politiques flamands et wallons ne parlant que de deux Régions ou Communautés linguistiques. Déjà par le passé, cette logique a artificiellement confiné Bruxelles dans des limites géographiques contraignantes, lui a donné des institutions complexes, déconnectées de sa réalité sociodémographique et difficiles à gérer dans le cadre d’un sous-financement structurel.

La Constitution précise clairement que la Belgique comprend trois Régions. Or la Région bruxelloise ne jouit pas des mêmes droits et prérogatives que la Région flamande et la Région wallonne.

Bruxelles est accusée du poids de son chômage, de son recul en tant que ville internationale mais elle n’a pas autorité pour gérer seule ni son enseignement, ni sa politique culturelle ou touristique. Le fonctionnement démocratique y est déficitaire.

Chaque jour, les Bruxellois font le constat amer qu’ils vivent des discriminations sur base de considérations linguistiques car la division du Pays en Communautés linguistiques nie la réalité bruxelloise multilingue, internationale et cosmopolite.

Les Bruxellois financent en grande partie seuls des services rendus à l’ensemble de la population vivant en Belgique ce qui conduit le contribuable bruxellois à devoir supporter une charge financière beaucoup plus lourde que celles supportées par les deux autres Régions. Des budgets supposés destinés à financer certaines fonctions particulières de la Ville-Région ne sont pas gérés par les Bruxellois, et souvent utilisés sans leur avis.

La multiplicité des institutions présentes à Bruxelles, gérées dans des optiques diverses voire contradictoires, crée une très grande dispersion dans l’utilisation des moyens financiers limités existants.

Depuis sa création, Bruxelles ne bénéficie pas d'un juste retour de sa contribution à l'essor de l'ensemble du pays. Ce traitement discriminatoire est inacceptable. La perception de l’impôt des personnes physiques sur le lieu de résidence crée une distorsion énorme entre les Régions alors qu’une perception là où le revenu imposé est généré serait plus juste. Les moyens sont là mais ils nécessitent une rationalisation et une révision sur des bases équitables.

Véritable moteur économique et vitrine internationale du pays et de l’Europe, Bruxelles représente 20% du Produit Intérieur Brut et exige d’être considérée au même titre que les deux autres Régions. Un dialogue constructif doit être mené à trois et avec l'Etat fédéral pour le plus grand bénéfice de tous et sans exploitation d'une des Régions par les deux autres. Les Bruxellois ne veulent plus subir l'injustice d'une tutelle des deux autres Régions.
Cette situation ne peut plus durer.

Nous, citoyens bruxellois, nous croyons dans les capacités de notre Région à relever les défis de son statut national et international. C’est pourquoi nous revendiquons fermement pour la Région bruxelloise les moyens institutionnels, législatifs et financiers qui lui permettent un avenir ambitieux dans l’esprit d’ouverture qui la caractérise.

pour Pro Bruxsel – association de citoyens bruxellois -
probruxsel@gmail.com

25.1.08
   

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